Des Tunisiens et des Libyens utilisés comme chair à canon en Syrie
Un reporter photographe tunisien, de retour de Syrie, a révélé que des Tunisiens et des Libyens sont utilisés comme chair à canon par l’armée syrienne libre (ASL) dans les affrontements avec l’armée régulière de ce pays. Ce reporter et un autre journaliste d’Assabah ont remonté la filière du recrutement de ces «soldats» avec «sinon la bénédiction du moins l’insouciance totale du gouvernement islamiste d’Ennahda». Les «djihadistes» tunisiens sont acheminés vers la Libye via une agence de voyages et de tourisme ayant pignon sur rue à Tunis et que «tout le monde connaît», s’indigne le photographe qui dit avoir participé non seulement au soulèvement contre le président tunisien déchu, mais également contre Hosni Moubarak en Egypte : «Je fais partie de ceux qui ont incendié l’ambassade d’Israël au Caire et j’en suis fier», a-t-il révélé sur le plateau de la télévision privée tunisienne Nessma. Une fois en Libye, affirme encore ce journaliste, ces recrues sont accueillies, prises en charge et envoyées en Syrie par Abdelhakim Belhadj, l’ancien terroriste promu «héros de la révolution libyenne» et membre influent du gouvernement libyen, pour y être sacrifiés au feu ennemi. Le photographe, qui est rentré «dégoûté» de Syrie, raconte comment plusieurs milliers de jeunes Tunisiens sont envoyés au casse-pipe sans véritable entraînement au maniement des armes : «J’ai vu un Tunisien essayant de manipuler une mitrailleuse lourde soviétique anti-aérienne de type Douchka alors qu’il venait à peine de débarquer sur le terrain des opérations». Pour lui, les insurgés syriens font exprès d’envoyer ces recrues tunisiennes et libyennes à la mort et en veut pour preuve une d’entre elles, de nationalité tunisienne, abattue par les forces régulières et dont le cadavre a été brûlé par les opposants armés pour éviter que l’armée régulière syrienne ne l’exhibe et confirme la présence de «mercenaires» aux côtés de ces opposants. Ce témoin révèle aussi que des centaines de Maliens et de Tchadiens sont également présents sur le sol syrien et, reconnaissables à leur teint, sont une cible facile pour les snipers de l’armée syrienne. «Par contre, révèle-t-il encore, les hommes armés saoudiens et koweïtiens bénéficient d’un traitement privilégié et de la protection des éléments de l’armée syrienne libre, car ce sont les pays du Golfe qui assurent le financement et l’armement de cette opposition armée hétéroclite, mais dominée par les islamistes». Son confrère a, pour sa part, avancé le chiffre de «150 à 500 morts» parmi les Tunisiens et Libyens envoyés en renfort pour prêter main forte à l’insurrection armée en Syrie. Les deux journalistes qui jurent «n’avoir aucune sympathie pour le régime d’Al-Assad» qu’ils disent condamner tout autant que l’opposition armée, accusent le gouvernement de leur pays de sacrifier des centaines de jeunes Tunisiens qui partent faire une guerre qui n’est pas la leur, «comme si ce gouvernement voulait se débarrasser d’eux», s’est écrié le journaliste du quotidien tunisien Assabah, qui a expliqué que la Turquie, tout en acceptant que ces combattants passent par son territoire, ne s’empresse pas moins de les expédier en Syrie dès leur arrivée, sans qu’il y passent ne serait-ce qu’une seule nuit. Ces révélations démontrent toute l’hypocrisie qui entoure ces révolutions factices, financées par les monarchies du Golfe, soutenues par les capitales occidentales et menées par des hommes «importés» de pays pauvres ou soumis à un nouveau diktat, celui des extrémistes religieux.
Lina S.
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