La menace se précise
En mettant au pouvoir les islamistes dans un pays marqué par de fortes inégalités sociales et la pauvreté, la «révolution du jasmin», comme l’ont baptisée les Occidentaux, a créé en Tunisie les conditions d’un essor rapide du terrorisme salafiste, ou extrémiste religieux, l’appellation ne change rien à sa réalité ni à son but qui est d’instaurer un Etat théocratique. La situation sécuritaire tend à se dégrader du fait de l'escalade du terrorisme et de la propagation du trafic d'armes à partir de la Libye. Les informations qui parviennent de Tunisie le confirment. La dernière en date a de quoi inquiéter nos voisins. Les autorités ont annoncé le démantèlement d'un groupe terroriste lié au réseau d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) chargé de recruter et d'entraîner des Tunisiens à commettre des actes de sabotage et des attaques contre les installations des forces de sécurité. Les munitions et les explosifs ainsi que les jumelles, les cartes militaires et les tenues de combat saisis, montrent à la fois les intentions de ce réseau et surtout son niveau de préparation pour les mettre en œuvre. Les faits révélés par le ministre de l’Intérieur tunisien prouvent la facilité avec laquelle peut se faire la mobilisation de jeunes déjà fanatisés par le discours religieux extrémiste que développent librement les salafistes à l’ombre du pouvoir de leurs alliés d’Ennahda. L’embrigadement puis l’entraînement à l’usage des armes et des explosifs feront le reste. Selon les informations officielles, le réseau n’a pas été démantelé, ce qui nourrit toutes les craintes pour ce qui va se passer dans les prochains jours. On se rappelle que dans «nos» années 90, c’est à Tunis que s’étaient repliés plusieurs consulats et les Algériens devaient faire ce déplacement pour tenter d’arracher un visa. Il faut espérer qu’un jour les Tunisiens ne soient pas obligés de faire le chemin inverse pour obtenir le sésame qui permet de voyager vers les capitales qui, justement, ont montré tant d’enthousiasme pour la «révolution du jasmin».
Cherif Brahmi
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