Les rappelés du service national reviennent à la charge
Rien ne semble arrêter les rappelés du service national. Après une légère accalmie, ils reviennent à la charge en organisant, aujourd’hui même, une marche dans la ville de Tizi Ouzou à laquelle ont pris part des milliers d’entre eux. Mêmes revendications, mêmes slogans. Cette catégorie d’Algériens qui ont répondu à l’appel de la patrie durant les années de terrorisme réclame reconnaissance et réparation. Réparation pour les préjudices physiques et moraux subis durant cette guerre sans nom contre la bête immonde. Les rappelés du service national sont toujours mécontents et le font savoir bruyamment à travers cette nouvelle action qui en appellera d’autres. Deux ans après l’avoir soumise au ministère de la Défense, leur plateforme de revendications demeure insatisfaite. Ils estiment qu’ils sont «oubliés» par l’Etat et refusent de se taire. Ils dénoncent le projet de loi sur les retraites des militaires et leurs ayants droit qui devra être présenté au Parlement. Un projet de loi qui, selon eux, «a totalement occulté» leurs revendications qui ont trait à leurs conditions socioéconomiques et à la situation de ceux qui ont perdu leurs capacités physiques ou mentales au cours de leur service (1995-1999). Ils demandent une bonne prise en charge médicale pour ceux qui souffrent de handicap ou de maladie, et une facilitation d’accès au crédit bancaire pour ceux qui veulent se lancer dans des activités économiques. Les rappelés de l’ANP ne se limitent pas à cela. Ils réclament également des indemnités et des pensions pour les handicapés. Les protestataires affirment qu’une délégation se rendra demain dimanche à Alger dans l’espoir de pouvoir exposer clairement leurs revendications aux élus pour les prendre en charge dans ce nouveau texte de loi. «Nous savons qu’à ce stade, il est difficile d’opérer de grands changements dans ce projet de loi. Mais nous n’allons pas baisser les bras», assure un des manifestants. Les rappelés du service national disent demeurer mobilisés et plus que jamais déterminés à faire entendre leur voix devant les hautes instances du pays.
Sonia B.
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