Pr Khiati : «La peine de mort contre les enlèvements d’enfants»
L’assassinat d’une fille de 8 ans à Mahelma, Zéralda, à l’ouest d’Alger, par ses kidnappeurs, a provoqué une véritable onde de choc au sein de la population et du mouvement associatif qui demande plus de protection des enfants à travers la loi. Lors d’un passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), n’a pas hésité à appeler au rétablissement de la peine de mort contre ce genre de crimes qui deviennent de plus en plus fréquents. «La peine de mort doit être rétablie dans les cas d'enlèvements, d'agressions sexuelles et d'assassinats d'enfants», a-t-il plaidé dans l’espoir de juguler ce fléau qui frappe de plein fouet notre société. «Dans ce genre de situation, c'est la société qui est ébranlée et ce sont ses fondements qui sont touchés», a-t-il poursuivi. La peine de mort existe dans les textes de loi. Elle est même prononcée par les tribunaux. Mais elle n’est plus exécutée depuis 1993. Pour M. Khiati, qui mesure la gravité de ces atteintes à l’intégrité physique et morale des enfants, il faut être sans pitié avec les responsables d’agressions et d’enlèvements de mineurs. «Chaque enlèvement d’enfant est une disparition de trop», a-t-il soutenu. Les kidnappings et les assassinats d’enfants prennent de l’ampleur. Près d’une dizaine d’enfants ont été kidnappés durant l’été dernier. Ce fléau date de plusieurs décennies. Mais il tend à s'aggraver d'année en année. Certes, on n'a pas de statistiques globales pour illustrer son évolution au cours de ces dix dernières années, mais à titre indicatif, en 2007, pas moins de 400 enfants ont été enlevés. La majorité d’entre eux ont été retrouvés morts. Il y a aussi ces abus sexuels qui se comptent par milliers. Selon un bilan récent de la Forem, près de 10 000 cas d’abus sexuels sont recensés chaque année. Il y a aussi plus de 50 000 enfants maltraités et quelque 30 000 vivent dans la rue. Dans les pays développés, des systèmes d’alerte ont été mis en place pour lutter contre les enlèvements. Des systèmes, opérationnels notamment aux Etats-Unis et en France, qui ont bien prouvé leur efficacité par la rapidité avec laquelle on retrouve les enfants enlevés, cela grâce à l’apport des médias et des citoyens.
Sonia B.
Comment (8)