Dix partis dénoncent «l’humiliation faite à l’Algérie» par Hollande
Dix formations politiques, essentiellement d’obédience islamiste, montent à nouveau au créneau pour dénoncer le contenu de la visite du président François Hollande qui a pris fin jeudi dernier. Ces partis, qui avaient appelé la veille même de cette visite à un geste fort et significatif de la France envers le peuple algérien, se disent «profondément déçus, indignés et choqués» par le déroulement de cette visite qui a été réduite «à concrétiser les intérêts de la France» et « ignorer totalement les intérêts et les aspirations du peuple algérien». Dans un communiqué commun rendu public aujourd’hui, ces partis tirent à boulets rouges sur le président français qui, selon eux, a foulé au pied la souveraineté de l’Algérie «en agissant comme s’il n’y avait ni Etat ni peuple respectable en face de lui et en se comportant comme s’il était dans un département français d’outremer». «Il a élevé sa voix, passé son message et fait signer des contrats qui profiteront au seul peuple français, avant de quitter l’Algérie dans une ambiance folklorique qui ne reflète pas l’esprit de notre époque», fulminent-ils, regrettant que la voix de l’Algérie soit aussi effacée qu’inaudible, au moment où tout le peuple attendait que ses dirigeants fassent leurs ses revendications et aspirations. Ces partis, qui espéraient de Hollande «repentance et excuses» n’ont eu que reconnaissance. Ce qui n’est pas à la hauteur de leurs attentes, bien entendu. «Nous nous sentons humiliés par l’impuissance de nos dirigeants à porter haut et fort la volonté du peuple», relèvent-ils, liant ainsi l’attitude des gouvernants algériens à leur «manque de légitimité» qui constitue «un handicap majeur» pour exiger quoi que ce soit de la France. Ces formations iront encore plus loin en considérant que le renoncement à l’exigence de repentance «est intimement lié à la volonté du chef de l’Etat de briguer un quatrième mandat». Autrement dit, le président Bouteflika aurait fait des concessions en faveur de la France, notamment dans le volet économique, en contrepartie d’un visa non pas pour se rendre à Paris mais pour décrocher en toute mansuétude un autre mandat. Ces formations, dont le MSP, E-Islah, El-Fadjr el-djadid et le FNA, estiment ainsi que l’Algérie n’a rien obtenu de «positif» de cette visite ni en ce qui concerne la mémoire, ni la circulation des personnes, ni encore moins sur le plan économique, assurant que tous les contrats signés visent à renforcer et consolider les acquis des entreprises française sur le sol algérien. Pour eux, les relations entre les deux pays n’ont jamais été aussi déséquilibrées que maintenant.
Sonia B.
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