Enrico Macias : «J’ai renoncé à retourner en Algérie»
Le chanteur Enrico Macias a déclaré, dans une interview qui vient de paraître dans Le Parisien, qu’il renonçait à se rendre en Algérie «en tant que Gaston Ghrenassia» (son vrai nom, ndlr), mais qu’il y tenait toujours «en tant que chanteur». Macias, le natif de Constantine, renie donc définitivement l’Algérie qui l’a vu naître un certain 11 décembre 1938. Un tantinet contradictoire, le chanteur français se perd dans une explication quelque peu tirée par les cheveux : «Si l’occasion se présente, j’y retournerai, car je veux être le symbole de la réconciliation. On me reproche d’être antipalestinien. C’est faux. Mais on ne peut pas me reprocher d’être pro-israélien, c’est mon peuple. Je ne veux pas que les communautés se déchirent.» Alors, il veut ou il ne veut pas ? La réponse n’en est pas moins antinomique : «J’ai deux rêves : retourner en Algérie et créer un rassemblement pour toutes les minorités : les Gitans, les Tsiganes, les juifs, les musulmans.» Enrico Macias n’exclut pas de créer aussi un parti politique : «Pourquoi pas ? Mais je ne le ferai pas avec les gens qui sont au pouvoir actuellement en France.» Interrogé sur son duo avec le chanteur raï algérien Khaled, Enrico Macias affirme qu’il a rarement pu chanter avec des musulmans : «J’ai eu du mal à chanter avec des musulmans car les autorités leur interdisaient de se produire avec moi.» Ce fut le cas de Sabah, une chanteuse libanaise, qui a été interdite dans les pays arabes après avoir chanté avec lui, ou Warda, la grande diva algérienne, qui devait le rejoindre un soir et qui lui aurait dit le lendemain qu’elle n’avait pu venir car elle avait reçu des menaces. «Je n’ai jamais dit Algérie dans une de mes chansons. Pour moi, cela aurait été un pléonasme», a souligné Enrico Macias dont la venue en Algérie avait failli se concrétiser au début des années 2000, mais une levée de boucliers de milieux conservateurs algériens l’en avait empêché. Depuis, il ne cesse de répéter qu’il ne pardonnera jamais au président Bouteflika de n’avoir pas tenu sa promesse de lui permettre de revoir Constantine, sa ville natale.
Sarah L.
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