Protéger les autres Chaïma
Le crime commis à Mahelma, à l’ouest d’Alger, contre une fillette de 8 ans a mis en émoi non seulement les voisins mais toute l’Algérie, confrontée subitement au phénomène de la violence à l’égard des enfants. Au vu des statistiques données par les organismes spécialisés et étalées dans la presse, il s’agit d’un véritable fléau qui culmine de façon dramatique par le kidnapping, suivi, dans des proportions inquiétantes, par l’assassinat. Comment agir pour que les enfants soient mieux protégés contre toutes les agressions, depuis celles qui paraissent les plus minimes, les coups donnés par les parents ou le châtiment corporel infligé à l’école, jusqu’à l’enlèvement pour des motifs criminels (sévices sexuels, prise d’organes ou demande de rançon). L’application stricte et rigoureuse de la législation dans ce domaine est indispensable mais elle ne suffit pas, les cas tragiques qui se présentent encore le prouvent. Les criminels qui s’en prennent aux enfants sont sévèrement punis par la loi et notre appareil judiciaire, comme partout ailleurs dans le monde, ne leur reconnaît aucune circonstance atténuante. Il faut, disent, certains, aller plus loin en prononçant la condamnation à mort pour de tels actes, autrement dit mettre à exécution cette peine, puisqu’elle n’est pas encore abolie. En fait, l’assassinat de la petite Chaïma démontre malheureusement la nécessité d’une implication plus grande et plus forte de l’Etat, à travers toutes ses institutions, et surtout de la population, pas seulement les citoyens organisés en associations. Le rôle des médias est ici primordial. Il faut une politique de prévention pour réduire les cas de violences contre les enfants, définir des mécanismes qui permettent aux voisins et, d’une façon plus large, à n’importe quel citoyen d’intervenir pour mettre un terme à des situations où les enfants sont maltraités. Face au kidnapping, il faut un système d’alerte qui permette de réagir immédiatement pour réduire la marge de manœuvre des criminels, et libérer les victimes. Il y a urgence.
Cherif Brahmi
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