RND : des «poids lourds» rejoignent le mouvement de redressement
Sale temps pour Ahmed Ouyahia ! Après avoir été éjecté du gouvernement, l’ex-Premier ministre se retrouve face à un mouvement de redressement qui ne cesse de s’élargir, comptant dans ses rangs de grosses pointures à l’instar de l’ex-secrétaire général de la présidence de la République, Ammar Zegrar. Le ralliement de ce dernier est de nature à galvaniser les troupes du mouvement de redressement dirigé depuis octobre dernier par Yahia Guidoum, deux fois ministre depuis les années 90. A ces noms s’ajoutent ceux de Mouldi Aïssaoui et Belaïd Bekhti, également anciens ministres. Il y a également l’ancien sénateur de Boumerdès, Mohamed Draoui, qui a rejoint les redresseurs en compagnie d’une dizaine d’élus locaux. La contestation contre le secrétaire général du RND gagne ainsi en «qualité». Le ton a été donné ce jeudi, à partir de Batna. Alors qu’Ahmed Ouyahia tenait une rencontre avec ses cadres à Biskra, ses opposants animaient un meeting dans la capitale des Aurès. Un meeting qui a drainé beaucoup de monde, selon les organisateurs. Se succédant à la tribune, les principaux opposants à Ahmed Ouyahia ont dénoncé sa gestion jugée «catastrophique, discriminatoire et injuste» et dressé un bilan peu reluisant sur l’état du parti. Ils estiment leur action comme une entreprise nécessaire pour la sauvegarde du RND qu’ils considèrent comme «totalement dévié de sa trajectoire tracée le jour de sa création, le 21 février 1997». Pour eux, les véritables militants ont été marginalisés et mis à l’écart au profit d’«opportunistes venus de tous bords qui ne partagent avec le parti que les intérêts et les prébendes qu’ils peuvent obtenir à travers leur fonction d’élu». Rejetant l’appel d’Ahmed Ouyahia pour le dialogue, les redresseurs qui ont le vent en poupe, et qui se sentent plus que jamais forts avec ces nouveaux ralliements, veulent en découdre avec le SG en lui demandant de démissionner. En tout cas, leur unique revendication est «son départ» du poste de secrétaire général afin de tenir un congrès extraordinaire qui permettra l’élection par les militants d’un dirigeant qui remettra sur les rails cette formation politique. Le ton est donc donné. Les dissensions risquent de s’exacerber durant les prochains mois. Et d’innombrables questions sont suscitées par ces fissures internes au RND, à une année et demi de la présidentielle de 2014. Si les contestataires de Abdelaziz Belkhadem au FLN ont affirmé que leur objet était de lui barrer la route pour 2014, ceux qui appellent à la destitution d’Ouyahia ne semblent pas avoir tout dit. Ainsi, de nombreux observateurs s’interrogent sur les réelles motivations de cette fronde contre Ahmed Ouyahia. Y a-t-il des desseins inavoués derrière ce mouvement ? Ahmed Ouyahia est-il en disgrâce au sommet du pouvoir ? Joue-t-il la fin de sa carrière politique ? Nous en saurons plus avec l’évolution de la situation.
Sonia B.
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