FLN : Belkhadem charge son fils de convoquer un congrès extraordinaire
Les redresseurs du FLN ont le vent en poupe après l’épilogue qu’a connu la crise au RND. Ils le reconnaissent : la démission d’Ahmed Ouyahia de la tête de son parti leur a fait «du bien». Cette démission a revitalisé leurs troupes et insufflé une nouvelle dynamique à leur mouvement qui se bat contre le secrétaire général du FLN depuis 2009. Aujourd’hui, ils ont un seul objectif : en finir rapidement avec Abdelaziz Belkhadem qui refuse de quitter son poste «à la manière des grands». Pour le déloger, ils mettent les bouchées doubles et comptent employer tous les moyens. «Abdelaziz Belkhadem n’est pas de nature à démissionner. Il préfèrera rester en poste même si le parti est à feu et à sang. Il n’est pas de la stature d’Ouyahia, un véritable homme d’Etat responsable qui, en démissionnant, sort grandi de cette douloureuse expérience», commente un membre actif au sein du mouvement de redressement du FLN. Notre source estime que Belkhadem ne laisse pas d'autre choix que celui de le destituer de la manière la plus forte à travers la remobilisation des troupes à tous les niveaux. Pour ce faire, les redresseurs tiendront ce samedi un conclave capital à Draria, sur les hauteurs d’Alger. «Cette rencontre verra la participation de tous les coordinateurs locaux, régionaux et nationaux», affirme notre interlocuteur. Il y aura également des membres du comité central. Lors de cette rencontre, qui sera présidée par Abdelkrim Abada, coordinateur en chef, les redresseurs vont procéder «au jugement politique» de Belkhadem. «Nous allons le juger pour tout ce qu’il a fait de mal au parti et à ses militants. Nous mènerons cette bataille au niveau de la base, dans toutes les kasmas du pays. Nous allons passer à la vitesse supérieure en termes de mobilisation», soutient notre source qui assure que le FLN ne retrouvera «jamais» sa stabilité tant que Belkhadem s’accrochera à son poste. Le secrétaire général du FLN a été approché ce week-end par tous les ministres FLN et également membres du bureau politique, à savoir Amar Tou, Tayeb Louh et Rachid Harraoubia. Ces derniers lui ont montré la nécessité de reconsidérer sa position de rester à la tête du parti, a-t-on appris d’une source proche de la direction du parti. Mais Belkhadem a opposé un refus catégorique à l'option de la démission, contrairement à ce qu'a fait Ouyahia au RND. Se prévalant du soutien indéfectible du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, Belkhadem propose de convoquer un congrès extraordinaire. D’ailleurs, les contacts ont déjà été entrepris par son fils Abderrahmane qui est très impliqué dans la gestion du parti, a ajouté notre source. Mais les redresseurs ne jurent que par sa destitution.
Sonia B.
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