RND : les redresseurs exigent une démission «sans délai» d’Ouyahia
Réunis en urgence dans une villa sur la côte ouest algéroise (Aïn Benian), quelques heures après l’annonce officielle de la démission d’Ahmed Ouyahia, les membres de la coordination nationale pour la sauvegarde du RND, à leur tête Yahia Guidoum, se sont mis d’accord sur une nouvelle feuille de route dans la perspective de la tenue, en mai prochain, du 4e congrès. Ce conclave à huis-clos, qui s’est terminé très tard dans la soirée, a vu la participation de tout le directoire de Guidoum, des anciens ministres qui ont rallié récemment le mouvement de redressement et de la première équipe qui a déclaré les hostilités à Ahmed Ouyahia, conduite alors par Tayeb Zitouni, ex-P/APC d’Alger-Centre. Selon une source interne au mouvement, les discussions ont porté sur la marche à suivre pour prendre le contrôle du parti et, surtout, sur ce qu’il faudra faire pour recoller les morceaux et resserrer les rangs du parti. Une tâche qui s’annonce difficile tant elle dépend des compromis à trouver avec les soutiens du secrétaire général qui n’accepteraient pas de jouer un simple rôle de figurant, tandis que l’avenir du parti se préparerait ailleurs. Pour ce faire, les redresseurs veulent du temps. Un temps de concertation et de consultation nécessaire, disent-ils, pour mieux gérer cette période transitoire. Ils décident ainsi du report de la session ordinaire du conseil national prévue les 17 et 18 janvier. C’est lors de cette session que devra être désigné le responsable qui assurera l’intérim jusqu’à la tenue du congrès. Le mieux indiqué pour cette tâche reste Abdelkader Bensalah, membre fondateur du parti et président du Sénat, qui a eu à diriger le congrès constitutif en 1997. Son nom revient avec insistance, du fait également de sa neutralité, même de façade, lors de cette crise. A défaut de Bensalah, un autre homme pourrait assumer cette responsabilité temporaire. Il s’agit de Mohamed-Chérif Abbès, ministre des Moudjahidine, qui pourra s’avérer l’homme du consensus en raison de son âge et de son manque d’ambitions pour les échéances futures. Cela, même si les redresseurs semblent vouloir aller doucement pour «bien maîtriser la situation». Avec la démission inattendue d’Ouyahia, réclamée depuis mai 2012, les redresseurs estiment nécessaire de «réunifier les rangs» à travers une large concertation, avant même la tenue de cette session cruciale pour la mise en place d’un staff dirigeant transitoire qui aura la lourde charge de préparer le congrès prévu dans cinq mois. Aussi, ils envisagent de lancer une large concertation dans les prochains jours avec les cadres du parti et l’ensemble des membres du conseil national. Une mission qui n’est pas sans risque mais que l’appel d’Ouyahia à l’unité et au rassemblement pourrait faciliter. Les redresseurs ne sont pas totalement rassurés par le fait que la démission d’Ouyahia ne prendra effet qu’à compter du 15 janvier. Pour eux, il doit quitter son poste de SG «sans délai» pour «entamer la reconstruction» du parti.
Sonia B.
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