Abada : «Belkhadem n’est pas un homme d’Etat»
Le mouvement de redressement du FLN se dit convaincu que Abdelaziz Belkhadem ne quittera pas son poste de secrétaire général sans un «coup de force». Lors d’une réunion tenue aujourd’hui à Draria, sur les hauteurs d’Alger, le coordinateur national de ce mouvement, Abdelkrim Abada, a déclaré aux journalistes qu’il ne faut pas s’attendre à ce que le scénario du RND se reproduise au FLN. Non pas que l’impopularité d’Ouyahia est plus importante que celle de Belkhadem. Mais plutôt en raison de l’énorme différence qui sépare ces deux hommes. «Ahmed Ouyahia est un homme d’Etat avéré, un homme politique responsable et soucieux de l’avenir de son parti», lâche-t-il à l’adresse des journalistes présents dans la salle. Pour ce redresseur en chef du FLN, Abdelaziz Belkhadem est tout le contraire d’Ahmed Ouyahia. «Il n’a la stature ni d’Ouyahia, ni de Saïd Sadi, ni d’Aït-Ahmed », poursuit-il, en référence à ces trois hommes politiques qui ont démissionné de la présidence de leurs partis respectifs, à savoir le RND, le RCD et le FFS. Abdelkrim Abada a décrit un Belkhadem «égoïste», obnubilé par ses «ambitions personnelles» et qui a «une courte vue». D’où, selon lui, la nécessité d’un véritable coup de force de la base militante pour le débusquer. Les redresseurs du FLN, qui sont ragaillardis par l’issue de la crise au RND, se disent ainsi déterminés à employer les gros moyens pour arriver à leur unique objectif qui est de destituer Belkhadem. Ce matin, ils ont installé un «tribunal» pour juger le secrétaire général. Un acte symbolique qui vise à remobiliser la base militante. La même action sera organisée dans toutes les wilayas pour faire connaître à l’ensemble de la base militante le triste bilan de la gestion de Belkhadem, assurent les redresseurs lors de cette réunion. Le mouvement de redressement cherche ainsi à donner au secrétaire général «un coup qui le mettra K.-O.». De son côté, Abdelaziz Belkhadem «manœuvre» pour la tenue d’un congrès extraordinaire. Des contacts ont déjà été entrepris par son fils, comme nous l’avions déjà écrit, pour convaincre la majorité des membres du comité central à opter pour cette «solution». Qu’il réussisse ou pas à convoquer ce congrès, Belkhadem ne démissionne pas de son poste de SG. Il l’a clairement signifié à des ministres qu’il a rencontrés ce week-end au siège du parti. L’affrontement entre ses partisans et ses détracteurs risque ainsi d’être violent.
Sonia B
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