FFS : les frondeurs appellent à un congrès rassembleur
La contestation au Front des forces socialistes (FFS) s’organise. Plus de 300 militants, dont des anciens cadres dirigeants, se sont réunis, aujourd’hui à Tizi Ouzou, pour dénoncer les manœuvres de la direction actuelle pour s’emparer du parti au lendemain de l’annonce du départ du président Hocine Aït Ahmed, qui interviendra juste après la tenue du congrès en juin prochain. Pour ces militants, regroupés sous la houlette de trois anciens premiers secrétaires, à savoir Mustapha Bouhadef, Djoudi Maâmeri et Samir Bouakouir, il y a urgence à redresser le parti qui est totalement sorti de sa ligne fondatrice et directrice. Ils appellent à la tenue d’un congrès de rassemblement. Une démarche qui est, selon eux, «nécessaire pour préserver» le plus vieux parti d’opposition. Se succédant à la tribune, les trois anciens premiers secrétaires et Djamel Zenati ont mis en garde contre toute tentative de normalisation du FFS, qu’elle émane de l’intérieur ou de l’extérieur de l’appareil. Ils considèrent que l’avenir du parti doit se décider démocratiquement et dans la collégialité. «Il doit être le reflet de la majorité des militants», ont-ils insisté. «Nous ne sommes pas des opportunistes ni des nomades politiques et nous refusons de l’être. Notre parti est le FFS et le restera. Il est notre idéal politique pour lequel nous combattrons jusqu’au bout », clame Djamel Zenati. Samir Bouakouir lui emboîte le pas : «Nous ne sommes pas des dissidents mais des militants du FFS.» Les intervenants ont dénoncé «les gens» qui ont des intérêts dans la «normalisation du FFS». Ils ont rappelé, dans ce sillage, que le parti a été créé pour contribuer à l’instauration d’un système démocratique en Algérie et non pas pour soutenir le système en place. Tous les participants à cette rencontre ont approuvé l’appel à un congrès de rassemblement des militants du parti, sans exclusion aucune. Le FFS a été secoué par plusieurs crises. La dernière en date est celle qui a éclaté à la veille des élections législatives. Des anciens cadres et une bonne partie de la base étaient contre la participation à ces élections. Mais la direction, quant à elle, a décidé d’y prendre part, arguant que la majorité des militants de base était favorable à cette participation. Depuis, c’est la déchirure. Plusieurs cadres et anciens cadres se sont regroupés pour constituer un front commun à même de ramener le parti «sur la bonne voie, celle tracée par ses fondateurs en 1963». Sans y parvenir. L’annonce du retrait d’Aït Ahmed de la présidence du parti à la faveur du prochain congrès a relancé la contestation. Une contestation qui ne semble pas inquiéter la direction du parti qui «poursuit son cap» pour réaliser les échéances futures dont le congrès.
S. B.