La tête ailleurs
Les guerres de leadership au RND et au FLN se déroulent dans une indifférence générale, l’attention des gens étant tournée vers les bureaux de poste fermés pour cause de grève. Qui prendra la tête du RND ? Belkhadem continuera-t-il de diriger le FLN ? Ces questions n’intéressent que le microcosme politique et médiatique, seul à être à l’affût des déclarations émanant de l’une ou de l’autre des parties en conflit dans ces formations. En fait, l’ébullition qui secoue la classe politique se déroule en vase clos alors que le bouillonnement social, lui, déborde dans la rue, en touchant directement la population, comme le montre l’exemple de la grève des postiers qui s’étend et se prolonge malgré les propos plutôt conciliants des responsables d’Algérie Poste, et la patience dont ils font preuve qui tranchent avec la réaction musclée souvent opposée par les pouvoirs publics aux mouvements de contestation. La grogne des postiers annonce, semble-t-il, d’autres mouvements qui concernent des segments de la Fonction publique, comme l’enseignement et la santé, et qui, non seulement entraîneront une grande masse de travailleurs mais affecteront également la population. Ceux qui pensaient en avoir fini avec la contestation des travailleurs, grâce aux augmentations de salaires des deux années passées, vont devoir réviser leur jugement. Les travailleurs restent toujours préoccupés par leur pouvoir d’achat complètement rogné par une inflation qui ne veut pas descendre, contrairement aux prévisions officielles. Mais, surtout, les cahiers de revendications ne se limitent pas aux salaires, même si ce point figure en priorité. Les travailleurs de la Fonction publique, pour ne citer que ceux-là, ont d’autres soucis, comme la révision des conventions collectives, le plan de gestion des carrières donc l'avancement dans les grades, le renforcement des effectifs, des infrastructures aux normes selon la fonction. Sellal a du pain sur la planche.
Lazhar Houari
Commentaires
Les commentaires sont fermés.