L’Algérie veut se lancer dans la construction navale
L'unité d'Oran de l’Entreprise nationale de réparation navale (Erenav) aspire à passer de la réparation à la construction navale. Le plan d’investissement qu’envisage de concrétiser cette unité consacre cet objectif «phare» de l’entreprise mère, qui regroupe trois unités à Oran, Alger et Béjaïa. L’unité d’Oran, dont les chantiers sont implantés aux ports d’Oran et Arzew, vise à réaliser un essor, aussi bien qualitatif que quantitatif, en s’appuyant sur le plan d’investissement qui repose essentiellement sur le développement des ressources humaines et des outils de gestion. Le développement technologique et l’amélioration des compétences techniques demeurent deux des plus grands défis que relève l’unité d’Oran, qui devra bénéficier d’un programme prometteur de modernisation dans le cadre d’un plan global doté d'un crédit d’investissement de 20 milliards de DA accordé par le gouvernement. A ce propos, le directeur de l'unité, Mohamed Oulhaci, a souligné que la transition vers l’industrie navale est «essentielle et urgente» et nécessite le renforcement du capital expérience et des connaissances technologiques pour acquérir les moyens de compétitivité. Dans ce sens, il estime que l’accès à la construction requiert un processus sur plusieurs étapes, en premier lieu la modernisation de la réparation et ensuite le lancement de petites constructions. Ainsi, l’unité d’Oran s’apprête à se lancer dans la modernisation de ses installations et doubler ses capacités, ce qui lui permettra de développer les activités de réparation dans son chantier au port d’Oran. Un organisme national spécialisé s’est lancé récemment dans l'élaboration d’une étude sur le nouveau chantier d’Arzew qui sera implanté sur une superficie de 7 ha, a signalé le même responsable. Ce nouvel espace sera doté d’équipements modernes, à même de s’adapter aux exigences du trafic maritime que connaît le port pétrochimique de la région. L'unité d'Oran compte acquérir, ainsi, un «dock flottant» d’une capacité de 8 000 tonnes, qui sera utilisé pour répondre aux besoins de réparation des navires de gros tonnage. Les chantiers de réparation navale du port d’Oran seront dotés d’un dock flottant d’une capacité de 2 000 tonnes pour prendre en charge les navires moyens, ainsi que des grues de dernière technologie. Cette démarche intervient dans le cadre du plan de modernisation de l’Erenav qui vise également à diversifier les prestations et à s’adapter aux exigences du progrès économique liés à toutes les activités maritimes dont secteur de la pêche. Ce secteur dispose de plus de 3 000 artisans dans la seule wilaya d’Oran. A la faveur du plan de modernisation, 320 nouveaux postes d’emploi seront créés à l’unité d’Oran qui dispose actuellement de 120 employés dont 70 affectés aux chantiers entre ingénieurs et techniciens en génie maritime, génie mécanique, soudure et autres. Cette unité a signé une convention avec l’Institut de génie maritime de l’université d’Oran, pour permettre aux étudiants d’effectuer des travaux pratiques au niveau des chantiers de l’Erenav qui pourra en contrepartie bénéficier de l’expérience scientifique et technologique des chercheurs et enseignants de l’institut. Depuis le début de l’année 2012, les équipes de l’Erenav ont réparé 125 navires de différents types au niveau des ports d’Oran, Mostaganem, Arzew et Ghazaouet. 21 arrêts techniques et 34 opérations de rénovation de navires ont été effectués par la même structure. «L’actualisation et la modernisation de cette activité nécessite un nombre de conditions et de moyens, notamment l’encouragement de la sous-traitance et des services liés à la réparation et à la construction navales, a indiqué M. Oulhaci.
R. E.
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