Le Maroc n’arrive plus à subventionner les produits alimentaires
Le Maroc envisage, depuis quelques mois, de revoir à la baisse son système de subventions afin d’assainir ses finances publiques. Le Fonds monétaire international ne serait pas étranger à cela. En août, le FMI a approuvé une ligne de crédit de précaution de 6,2 milliards de dollars en faveur du Maroc sur une période de deux ans, tout en prônant une réforme du système des subventions. Cela n’a pas tardé, en septembre, les subventions sur certaines importations de céréales ont été réduites de 15%. Cette démarche devrait se poursuivre pour aboutir en juin prochain à une réforme du système de subventions d'Etat aux produits alimentaires et à l'énergie, selon le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, Mohamed Najib Boulif. Techniquement, a-t-il dit, tout est fin prêt. Jusque-là, les subventions ont permis au gouvernement marocain d’acheter la paix sociale en atténuant les tensions provoquées par l’élévation du coût de la vie. Mais la situation est devenue intenable et les dysfonctionnements sont si grands que l’Etat n’arrivait plus à maîtriser ces dépenses. La mauvaise récolte agricole due à la sécheresse n’arrange pas les choses. Il s’agit non pas d’un ralentissement de la croissance dans ce secteur, mais une décroissance alors que l’économie marocaine est étroitement dépendante de l’agriculture. Cette baisse de la production aura un impact sur ses exportations agricoles déjà affectées, tout comme le tourisme, par la crise en Europe. Les recettes financières extérieures en seront amoindries et en plus le Maroc sera contraint d’importer davantage de blé et de sucre. Dans ce même contexte, le conseil d’administration de Millennium Challenge Corporation (MCC), une organisation américaine d’assistance, a désigné le Maroc, le Niger, la Sierra Leone, le Liberia et la Tanzanie comme étant admissibles pour élaborer de nouvelles propositions d’accords d’aide dits «Compact». «Depuis plusieurs années, ces pays ont déployé beaucoup d’efforts pour répondre aux rigoureux critères d’admissibilité à la MCC. Le conseil d’administration est ravi de récompenser ces efforts en permettant à ces pays d’élaborer des propositions pour le programme de compacts», a indiqué l’organisation américaine. La MCC travaille avec ces pays à l’application de politiques et de réformes institutionnelles ciblées, tout en se concentrant sur les secteurs politiques qui sont à la base des critères d’admissibilité de la MCC, à savoir la bonne gouvernance, l’investissement dans le capital humain et la liberté économique.
Kamel Moulfi
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