A la queue leu leu
A l’aéroport Houari-Boumediene d’Alger, le tapis rouge en l’honneur des hôtes étrangers est à peine retiré qu’il faut à nouveau le dérouler. Les délégations au plus haut niveau se succèdent dans la capitale algérienne et il ne faut pas chercher longtemps pour connaître les raisons de l’intérêt qui est porté à notre pays. Il suffit de prendre connaissance des indicateurs de l’économie algérienne, à partir de sources extérieures, comme les rapports des institutions internationales, pour se convaincre de la bonne santé financière de l’Algérie et donc de la nature de l’attrait qu’elle exerce. Très peu de pays, dans le monde, consacrent, en ces temps de crise et d’incertitudes, une enveloppe aussi consistante que les 286 milliards de dollars mis par l’Etat dans les investissements dans tous les secteurs. A cela, il faut ajouter la stabilité remarquable dans un contexte régional marquée par une agitation permanente dans des pays où personne ne peut dire de quoi sera fait demain. Toujours inscrite sur la liste des «irréductibles» à neutraliser, d’une façon ou d’une autre, l’Algérie résiste tout en étant active diplomatiquement pour défendre ses positions de principe en matière de relations extérieures qu’il s’agisse de la Syrie ou du Mali, comme elle l’a fait hier pour la Libye. C’est un pays respecté que le président français accompagné d’une très forte délégation est venu visiter. L’émir du Qatar qui lui a emboîté le pas sait, lui aussi, à quel pays il a à faire. Jeudi, c’était au tour du tout nouveau président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Il a expliqué lui-même le sens de sa visite : renforcer les relations avec l’Algérie et les étendre à d’autres secteurs. Il est venu avec presque tout son gouvernement. La composition de sa délégation (les ministres des Affaires étrangères et de la Coopération, de l’Intérieur, de l’Equipement, de l’Industrie, de l’Energie et du Tourisme, de l’Education et de la Culture, ainsi que le secrétaire d’Etat au Commerce) est une parfaite indication sur ce que veut l’Espagne : l’aide de l’Algérie pour sortir de sa crise. Le monde a changé.
Kamel Moulfi