Guerre au Mali : l’Algérie parée à toute éventualité
La France vient de déclarer officiellement qu’elle est décidée à appuyer militairement l’armée malienne dans sa tentative de stopper la progression des groupes terroristes qui ont lancé une vaste offensive du nord vers le sud. Techniquement, la France est déjà engagée dans cette guerre qui ne dit pas son nom, puisque ses troupes spéciales sont sur le terrain depuis bien longtemps. La nouveauté est qu’aujourd’hui, la France, qui s’est toujours cachée derrière la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), assume publiquement son implication dans cette guerre qui est loin de ses frontières. Pour ne pas heurter les sensibilités des uns et des autres, elle dit avoir seulement répondu aux appels de détresse du président malien Dioncounda Traoré pour arrêter l'offensive des groupes armés islamistes. La France a ainsi participé aujourd’hui même à la contre-offensive de l'armée malienne. Une opération qui a été confirmée par un haut responsable malien. «Des militaires européens, dont des Français, sont opérationnels au Mali pour repousser toute avancée des islamistes vers le sud du pays», a affirmé ce même responsable malien qui a refusé cependant de révéler leur nombre, ni où ils sont ni le matériel qu'ils ont. Les Français expliquent cette intervention par l’urgence de la situation qui ne pouvait pas attendre le déploiement de la force africaine prévue par le Conseil de sécurité. Ce dernier, réuni ce jeudi, a appelé au déploiement rapide de cette force militaire en appui à l’armée régulière malienne pour repousser les groupes terroristes qui se rapprochent de la capitale Bamako. Outre faire face à l’urgence, la France dit plaider pour la poursuite des efforts pour une solution politique à la crise malienne qui persiste depuis le coup d’Etat de mars 2012. Des efforts que l’Algérie continue de déployer en organisant aujourd’hui même une rencontre à Adrar regroupant le Mouvement de libération de l'Azaouad et Ansar Dine. Cette rencontre s’est déroulée sous l’égide du cheikh de la zaouïa Moulay Touhami Ghitaoui. L’Algérie reste, en effet, convaincue que la discorde n’engendre qu’instabilité et souffrances. Les parties doivent ainsi se réconcilier pour garantir les droits de toutes les catégories du peuple malien à vivre dans la fraternité sans exclusive ou marginalisation. En plus des efforts pour une solution politique, l’Algérie, qui n’a jamais exclu le recours à la force militaire pour éliminer les groupes terroristes (Mujao et Aqmi) du Mali, semble ainsi prête pour la guerre. Ses frontières sont totalement sécurisées grâce à un important redéploiement de l’ANP. Le ministre de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, l’avait même déclaré récemment lors d’un déplacement au sud du pays. Une manière de dire que l’Algérie est parée à toute éventualité. Maintenant que les frontières sont sécurisées, la guerre contre les groupes terroristes n’inquiète donc pas beaucoup l’Algérie. Surtout que le foyer des affrontements s’est éloigné de milliers de kilomètres du nord du Mali en se situant à mi-chemin de Bamako. L’Algérie, qui a réussi à séparer le mouvement Ansar Dine des groupes terroristes Mujao et Aqmi, n’abandonne pas la solution politique, qui est la seule à même de ramener la stabilité et la paix dans la région
Sonia B.
Lire article par ailleurs (Mali : la guerre a commencé, l'état d'urgence décrété)
Comment (12)