Madrid et Rome prioritaires
Qui, parmi les Algériens qui voyagent à l’étranger, se souvient du véritable parcours du combattant qu’il fallait endurer dans les années 90 pour obtenir le visa qui permettait d’entrer dans certains pays très pointilleux sur les conditions de séjour chez eux. Les plus nombreux, ceux qui devaient se rendre en France, avaient à respecter une procédure dont la sophistication à l’extrême était faite pour les décourager. Les Algériens devaient écrire à Nantes, allez savoir pourquoi cette ville française et pas une autre, et attendre la réponse, le plus souvent un refus. Les autres, pour aller en Suisse, aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, par exemple, devaient accepter l’humiliation du déplacement à Tunis, la capitale d’un pays voisin (remarquons, au passage, le renversement de situation qui s’annonce), déposer le dossier complet, subir l’épreuve pénible de l’entretien au consulat du pays de destination, dormir dans la capitale tunisienne et repasser le lendemain au consulat pour, avec de la chance, retirer son passeport avec le visa dessus. C’était durant les années noires du terrorisme et la raison de cette discrimination était, nous disait-on, «sécuritaire». Ce temps est oublié et la situation a changé. Aujourd’hui, les pays qui cherchaient par tous les moyens à nous isoler, inventaient le «qui tue qui» et imposaient l’embargo sur les armes pour l’Algérie tout en soutenant les criminels, ces pays nous envoient délégation sur délégation à la recherche de marchés juteux. D’autre pays, y compris occidentaux, comme l’Espagne ou l’Italie, se sont comportés autrement. Au contraire, ils ont été solidaires avec nous et nous ont même aidés. L’Algérie devrait leur être reconnaissante et en tenir compte quand il s’agit de récompenses sous forme d’avantages accordés aux investisseurs étrangers.
Kamel Moulfi
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