L’Algérie avertit
En décryptant le langage diplomatique utilisé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, samedi à Ghadamès (Libye), lors de la rencontre tripartite avec les chefs de gouvernement tunisien et libyen, faut-il comprendre que l’Algérie est prête à engager son armée dans le conflit en cours au Mali ? «En cas d’atteinte à la sécurité» de notre pays, a indiqué Abdelmalek Sellal. On sait que l’Algérie n’a pas attendu que la guerre s’installe dans ce pays pour déclarer la bande frontalière avec le Mali zone militaire interdite. Des déclarations avaient été faites par des officiels algériens quant à la volonté de l’Algérie à défendre ses intérêts en cas de dégradation de la situation. En parlant d’«autres moyens», le Premier ministre algérien fait référence aux armes, évidemment, et la fermeté à opposer à cette menace ne peut être que celle de l’armée. En tout cas, cela signifie que l’Algérie est préparée à toute éventualité, y compris celle d’un engagement de son armée pour défendre ses frontières contre ce que le Premier ministre a désigné la collusion du terrorisme avec le crime organisé dans lequel sont utilisés le blanchiment d’argent et le trafic de stupéfiants. L’insistance sur le dialogue comme moyen privilégié par l’Algérie pour trouver une solution politique à la crise dans la région du Sahel ne signifie pas que notre pays a exclu le recours à la force militaire pour éliminer les groupes terroristes (Mujao et Aqmi) du Mali. Les propos de Abdelmalek Sellal indiquent que notre pays est à cette solution, s’il y est contraint. Au-delà de la solution à la crise malienne, le Premier ministre algérien a appelé à faire face à son impact direct sur la région, notamment en ce qui concerne la propagation et la circulation des armes. Jusqu’où ira l’engagement de l’armée algérienne ?
Kamel Moulfi
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