Abdelaziz Belkhadem candidat des salafistes à la présidentielle ?
L’acharnement de Abdelaziz Belkhadem à se maintenir à la tête du FLN malgré la fronde qui le pousse vers la porte de sortie, étendue maintenant à des ministres et des députés, trouve peut-être son explication dans l’audience qu’il a, non pas au sein de l’ex-parti unique lui-même, mais auprès des salafistes dont El-Hachemi Sahnouni, un des fondateurs du FIS dissous, exprime actuellement les positions. Dans la dernière partie de l’interview qu’il a accordée à Echorouk, publiée dans l’édition d’hier (dimanche 13 janvier), Hachemi Sahnouni a été très élogieux à l’égard du secrétaire général du FLN : «Je respecte beaucoup Belkhadem et je ne vois pas quelqu’un qui en dehors de lui peut se présenter à l’élection présidentielle de 2014.» La sympathie dont jouit Belkhadem chez les islamistes n’est un secret pour personne. Dans les années 90, il n’a cessé par des positions politiques, tantôt très claires, tantôt ambiguës, selon la conjoncture, d’afficher son soutien, ou au moins une attitude complaisante, à l’endroit des islamistes. Il était même prêt à faire front avec eux contre les démocrates. Les islamistes lui rendaient la pareille. Excellant dans l’opportunisme, il a su se mettre au service du président Bouteflika au moment où la politique de réconciliation nationale l’exigeait. Mais son penchant pour la compromission avec les milieux islamistes et son encouragement à la tendance conservatrice au sein du FLN ont continué à se manifester y compris dans son accoutrement vestimentaire. Tout cela l’a évidemment rendu plus que suspect aux yeux des autres responsables du FLN et voilà la goutte qui fait déborder le vase des suspicions dans cette intervention de Hachemi Sahnouni qui offre à Belkhadem de se présenter à la présidentielle de 2014 avec les voix des salafistes. On sait que Belkhadem ne cesse de proclamer son soutien à une quatrième candidature du président Bouteflika, mais cette position ne l’empêche pas de se tenir prêt. Les pièces du puzzle se placeraient-elles ? Tout ce boucan pour préparer Belkhadem à représenter les intégristes en 2014 ? Une action concertée et soutenue est engagée, dit-on, pour dégommer Belkhadem, SG du FLN, depuis février 2005. Lui, il a décidé de s’en remettre à la réunion du comité central du 31 janvier tout en mobilisant ses partisans pour qu’ils le maintiennent.
Lazhar Houari
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