Ne pas confondre Mali et Libye
Longtemps en première ligne à combattre le terrorisme sérieusement sur le terrain, au prix que l’on sait, l’Algérie n’est plus seule à le faire. Dans le cas du Nord-Mali, nous ne sommes plus dans un scénario machiavélique tel qu’il a été monté de toutes pièces par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan, pour justifier leur envahissement de ces pays. Il s’agit, ici, bel et bien, d’une guerre réelle et de grande envergure menée contre des groupes terroristes, par l’armée malienne aidée directement par l’armée française qui a d’ailleurs perdu un pilote dès sa première attaque. Les informations qui parviennent sur les combats au Mali indiquent qu’il ne sera pas facile de déloger définitivement, par la seule force des armes, les groupes terroristes qui commencent à recevoir des renforts de Mauritanie. Sans doute faut-il s’attendre à un afflux de terroristes vers cette région devenue un lieu de djihad pour eux. Les groupes islamistes armés qui se trouvent au Nord-Mali se sont paradoxalement formés et renforcés à l’ombre de l’intervention française en Libye. Inutile de revenir sur l’aveuglement de l’Otan dans ce pays où le chaos provoqué par l’ingérence occidentale a créé les conditions de la circulation des armes que l’on trouve aussi bien au Nord-Mali qu’en Syrie aux mains des groupes terroristes. Ceux-ci, d’ailleurs, ont toujours bénéficié des positions ambiguës des pays occidentaux comme le prouve ce qui se passe en Syrie. Dans ce pays, aucun de leurs actes n’a été condamné par la «communauté internationale» qui les considère, au contraire, comme des actes de résistance allant dans le sens de l’instauration de la démocratie. Un peu comme en Algérie, deux décennies avant. Les groupes terroristes profitent de la complaisance, voire dans certaines situations du soutien de la «communauté internationale» pour se renforcer et accroître leur armement. Le résultat est là sous nos yeux.
Lazhar Houari
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