Prise d’otages à la base de vie de Sonatrach : ce qui s’est passé à In Amenas
Six jours après l’intervention militaire française au Mali, l’Algérie essuie les premiers coups ou plutôt les premières conséquences tant redoutées. Une base pétrolière de Sonatrach à In Amenas, dans le Sud, plus précisément à Tiguentourine, a été attaquée par des terroristes à bord de voitures de tourisme lourdement armés. Le premier bilan officiel – provisoire bien entendu – fait état du décès de deux personnes dont un ressortissant étranger et de 6 blessés. D’après nos sources, le bilan serait plus lourd en raison de la violence de cette attaque menée par une quarantaine de terroristes qui se trouvent d’ailleurs encerclés par les éléments de l’APN à l’intérieur de la base. Les terroristes visaient selon toute vraisemblance les travailleurs étrangers, puisqu’une fois à l’intérieur, ces terroristes ont fait sortir sans attendre tous les employés algériens. La quantification du nombre d’étrangers pris en otages dans cette base pétrolière est en cours. Ils seraient des dizaines au vu de la taille de la base. Les forces de sécurité œuvrent à l’heure actuelle à la libération des otages. Une mission compliquée d’autant plus que les terroristes menacent de mettre le feu à la base. «Ils veulent qu’on les laisse repartir avec des otages», a précisé notre source. Une demande que l’ANP ne peut satisfaire. Les terroristes ont attaqué la base dans le but de prendre des otages étrangers. Mais l’ANP qui a rappliqué rapidement a, quelque part, faussé leur plan initial. Une tentative d’enlèvement s’est ainsi transformée en une prise d’otages. Et parallèlement à la gestion de cette attaque, les éléments combinés de l’ANP mènent une vaste opération de ratissage dans la vaste wilaya d’Illizi. Au-delà de l’urgence de faire face à une telle attaque, des questions s’imposent : comment cette attaque a-t-elle pu se produire au moment où l’Algérie parle de sécurisation de ses frontières ? Comment un tel nombre de terroristes a-t-il pu atteindre cette base pétrolière très sécurisée sans qu’ils soient repérés ? Que s’est-il réellement passé ? Qui sont-ils, ces terroristes ? D’où sont-ils venus ? Quand et comment ont-ils pu franchir la frontière, actuellement fermée ? Autant de questions auxquelles nos responsables politiques et militaires doivent trouver des réponses dans l’immédiat afin que de tels attentats ne se reproduisent plus. Les Algériens ont le droit de savoir si leur pays est réellement sécurisé face aux répercussions probables de l’intervention étrangère au Mali.
Sonia B.
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