Experts dites-vous ?

A la faveur de l’attentat terroriste d’In Amenas, les «analystes locaux», à partir d’Alger, deux ou trois, toujours les mêmes, reprennent du service, fortement sollicités par les médias français surtout. Comme c’est devenu la coutume depuis quelques années, particulièrement quand il s’agit de notre pays, experts, analystes et journalistes qui s’expriment sur les chaînes satellitaires françaises ne se gênent pas de faire dans la démesure. On est loin de la rigueur exigée par la déontologie du métier. Ces médias usent et abusent d’annonces présentées comme vraies alors qu’elles ne correspondent pas à la réalité, comme lorsqu’ils lancent, à partir des studios, «des terroristes prennent le contrôle d'un site gazier de BP à In Amenas», ce qui est faux. Le communiqué du ministère algérien de l’Intérieur, rapporté par l’APS, a pourtant bien précisé qu’il s’agit d’une attaque terroriste qui a ciblé «une base-vie de la compagnie pétrolière Sonatrach», près de Tiguentourine, à proximité d’In Amenas, dont «une partie a été investie par le groupe assaillant». En dehors de formules à l’emporte-pièce, aucun éclairage sérieux n’est apporté par ces analystes qui se limitent souvent à répercuter, comme si c’étaient des faits avérés, des rumeurs ou des hypothèses très approximatives entendues ici et là. Personne n’a accès au lieu et l’action de l’ANP et des services de sécurité algériens n’est pas destinée à offrir un spectacle aux médias étrangers mais à trouver un dénouement rapide à la situation. Pas de caméras, pas de journalistes pour éviter tout parasitage et surtout pas de politique politicienne quand il s'agit de sauver des vies. Quant à Al Jazeera, elle se fait carrément le porte-parole des terroristes : faut-il s'en étonner ? Il suffit de rappeler que c’est une chaîne qui appartient au Qatar.
Kamel Moulfi