L’agence ANI : un média mauritanien au service des terroristes
Dans la tragique attaque terroriste contre le complexe gazier d’In Amenas, un média s’est étonnamment distingué en devenant le porte-voix des ravisseurs. Il s’agit d’une anonyme agence mauritanienne d’information appelée ANI (Agence Nouakchott Informations). Cette dernière a servi – visiblement à dessein – d’une véritable courroie de transmission des rumeurs les plus folles distillées par les terroristes. Depuis le début de l’assaut des forces spéciales de l’ANP, jeudi en début d’après-midi, ANI répercutait sans cesse des «informations» aussi alarmantes que fausses qui auraient été fournies par les ravisseurs. Les ravisseurs, qui faisaient de toute évidence dans la manipulation médiatique, n’étaient pas à leur premier contact avec cette agence qui semblerait avoir quelques affinités avec les groupes terroristes agissant dans la zone sahélo-sahélienne. Les preneurs d’otages à In Amenas ont d’ailleurs choisi ce canal pour exprimer leurs revendications et mener leur propagande selon lesquelles les forces de l’ANP auraient bombardé par hélicoptères et avions de combat ce site gazier et que 34 otages auraient été tués. ANI a rendu public un lourd bilan de l’assaut, s’appuyant sur les chiffres des ravisseurs avec lesquels elle était étrangement en contact permanent. Bilan repris par de nombreux médias étrangers qui prenaient pour argent comptant tout ce que diffusait cette agence. Il y a lieu de se demander qui est derrière ANI qui est devenu un instrument de propagande des groupes armés qui sévissent dans la région du Sahel et en Algérie. Cet organe de presse se présente sur son site web comme étant une branche de la Mauritanienne de Presse, d’Edition, de Communication et d’Impression (MAPECI) qui édite les deux quotidiens Nouakchott Info et Akhbar Nouakchott. Elle semble obéir à un agenda politique qui a priori vise à nuire aux intérêts de l’Algérie. Du moins, c’est ce qui ressort du traitement médiatique que cette agence réserve à l’attaque des terroristes d’In Amenas, lesquels terroristes usent à volonté de la tribune que leur offre ce média pour mener une guerre psychologique en annonçant de nombreux morts parmi les otages étrangers s’assurant ainsi un impact médiatique certain. ANI dit chercher à «combler le vide dont souffre la famille médiatique indépendante en Mauritanie, en l’absence de sources fiables d’informations libres, traitées avec professionnalisme, objectivité et rapidité, dans le souci d’apporter une information sûre et sans déformation ni affabulation au lecteur là où il est, aussi bien en langue arabe qu’en français». ANI dit aussi qu’elle est une agence d’information électronique «indépendante», enregistrée auprès du Parquet de Nouakchott. Mais force est de constater, à travers sa couverture médiatique de la prise d’otages tournée au drame à In Amenas, que cette agence n’est ni objective, ni indépendante, ni encore moins professionnelle. Comment une agence aussi petite a-t-elle pu devenir LA source d'infomation par excellence dans la prise d’otages d’In Amenas reprise par les plus grands médias ? Mystère.
Sonia B.
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