L’Affaire d’In Amenas renforce les liens entre Alger et Washington
Dans le monde occidental, quand il s’agit d’événements à dimension internationale, comme l’attaque terroriste contre le site gazier d’In Amenas et la riposte de l’armée algérienne, ce sont les Etats-Unis qui donnent le la concernant la position à prendre. Le département d’Etat américain a sans doute pris le temps de bien connaître la situation sur le terrain («extrêmement difficile et dangereuse», selon Mme Clinton) pour réagir. C’est vendredi, deux jours après l’attaque du groupe terroriste et alors que l’assaut des troupes spéciales de l’Armée nationale populaire pour le neutraliser était toujours en cours, que la porte-parole du Département d'Etat, Victoria Nuland, a exprimé officiellement, et sans ambiguïté, ce que pense son pays de cette situation : «Les Etats-Unis ne négocient pas avec les terroristes.» Ne pas négocier avec les terroristes, c’est exactement la décision prise par les autorités algériennes dès l’annonce de l’attaque terroriste. On comprend mieux maintenant pourquoi certains médias ont agi comme relais de la propagande des terroristes en diffusant avec tant d’insistance le «bilan» donné par les ravisseurs, présenté de la façon la plus alarmiste, puis leur «offre» d’échange d’otages américains contre des détenus islamistes aux Etats-Unis. L’objectif était incontestablement de faire pression sur les autorités algériennes et de faire infléchir leur position vers la compromission avec les terroristes. En rejoignant la position algérienne de ne pas négocier avec les terroristes, les Etats-Unis en ont fait la «norme» à appliquer à l’avenir. Autre repère fixé par la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton : «L’attaque du site gazier d’In Amenas est un acte de terreur. Les auteurs sont des terroristes. Ce sont eux qui ont attaqué cette installation et pris en otage les Algériens et d’autres personnes venues du monde entier qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes.» Ces propos s’adressaient sans doute à ceux qui tentaient de semer la confusion dans l’opinion publique par un amalgame grossier entre l’acte terroriste et la riposte de l’armée algérienne. Le bilan de l’assaut lancé contre le groupe terroriste est en lui-même éloquent face au battage médiatique insensé et indécent orchestré par des chaînes de télévision françaises pour discréditer l’action des services de sécurité algériens alors qu’elle venait à peine d’être engagée.
Lazhar Houari
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