Mais où est donc passé Bernard-Henri Lévy ?
Habituellement omniprésent sur les plateaux de télévision pour donner des leçons de bellicisme aux dirigeants des pays occidentaux et les inciter à faire le coup de feu dans les pays arabes, le philosophe va-t-en-guerre, Bernard-Henri Lévy, a subitement disparu des écrans. Il ne se montre plus, alors que les occasions, c'est-à-dire les conflits armés dans les régions qui le concernent, ne manquent pas pour qu’il diffuse sa rhétorique guerrière et se livre à ses provocations, au service d’Israël comme il l’a reconnu lui-même. En Libye, BHL a développé un activisme sans bornes pour attirer les caméras. A Benghazi, il s’est comporté comme le chef d’état-major d’une horde de terroristes, présentés sous le visage de militants de la démocratie. Serait-il devenu indifférent aux événements qui secouent la région ? En réalité, son aventurisme dangereux a été mis à nu. Sa dernière tentative a visé la Syrie. Elle a visiblement échoué. Les dirigeants occidentaux semblent avoir tiré la leçon de l’aventure libyenne dans laquelle BHL les a entraînés derrière Sarkozy. Mais, surtout, le veto russo-chinois a rendu la partie moins facile que ce qui s’est passé en Libye. Les conséquences de l’agression contre la Libye et de l’assassinat de Kadhafi étaient prévisibles. Les hypothèses des Algériens et des observateurs sincères qui mettaient en garde contre les développements ultérieurs en cas de déstabilisation de la Libye ont été confirmées. Le chaos qui y a été installé a favorisé la multiplication et le renforcement des groupes terroristes qui, maintenant, opèrent dans tout le Sahel. Ce qui se passe au Mali, où la France a été contrainte d’intervenir militairement, en est la parfaite illustration. La déstabilisation de la Libye a créé les conditions de l’attaque contre le site gazier de Tiguentourine (In Amenas) et la prise d’otages par un groupe terroriste «lourdement armé», ont insisté les services de sécurité algériens. Personne ne doute de la provenance libyenne de l’arsenal utilisé par les terroristes. C’est le moment pour BHL de s’expliquer sur sa part de responsabilité criminelle dans les malheurs qui frappent les travailleurs, algériens et étrangers, du site de Tiguentourine.
Kamel Moulfi
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