ANI sommée de s’expliquer sur sa propagande terroriste
Le grave dérapage de l’Agence Nouakchott Infos (ANI) dans sa couverture de la prise d’otages d’In Amenas n’a pas échappé à la vigilance de la haute autorité mauritanienne de la presse et de l’audiovisuel (Hapa). Le directeur exécutif de la Mapeci dont dépend ANI, Mohamed Mahmoud Ould Aboulmaali, a été convoqué aujourd’hui par la Hapa qui l’a sommé de s’expliquer sur le traitement propagandiste des derniers événements tragiques d’In Amenas. Le président de la Hapa dit d’emblée regretter que cette couverture médiatique d’un événement dramatique soit devenue «une propagande en faveur des preneurs d’otages et de leurs actions». Le patron d’ANI a tenté de justifier l’injustifiable, affirmant que son agence avait traité cet événement «avec professionnalisme». Il assure que l’agence ainsi que Radio Nouakchott avaient observé «un maximum de précaution professionnelle, de précision et d’objectivité en se limitant dans le reportage sur les déclarations des terroristes à la description des faits tels qu’il se déroulent sur le terrain, notamment la situation sur le complexe gazier, le nombre des otages». Il a affirmé également à la Hapa avoir veillé à éviter de tomber dans la propagande terroriste en refusant notamment de «diffuser les déclarations des ravisseurs et des otages, sous forme d’éléments sonores pour, à juste titre, éviter de sombrer dans la propagande». Raté ! L’ANI s’est scandaleusement distinguée par sa couverture de la prise d’otages d’In Amenas en se faisant l’écho des rumeurs et des fausses informations données par les ravisseurs. Cette agence, de par sa proximité avérée avec les milieux salafistes et djihadistes, a servi de véritable instrument de propagande terroriste en diffusant les déclarations les plus farfelues des preneurs d’otages sans avoir pris la moindre précaution d’usage dans la presse. Elle a annoncé dès le premier jour de l’assaut des forces spéciales de l’Armée nationale populaire que «des hélicoptères de l’armée algérienne ont bombardé le complexe où sont détenus plus de 40 otages occidentaux faisant des blessés parmi ces dernier». Une information qui s’est avérée, bien entendu, fausse. Nous avons appris, d’une source proche du milieu médiatique mauritanien, que cette agence a eu un contact direct avec l’un des ravisseurs qui semblerait avoir des liens de parenté avec l’un de ses journalistes.
Sonia B.
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