Autopsie d’un complot au Sahel
La France se proclame en guerre contre le terrorisme au Mali – et pas au Niger où ont été kidnappés ses ressortissants – parce que les islamistes armés ont décidé d’entrer à Bamako. Les stratèges militaires français ont confirmé à l’Elysée que ces multiples groupes armés étaient capables de prendre la capitale Bamako, que le Mali n’a pas d’armée pour défendre son territoire, les seuls militaires dont disposait le Mali font le travail de protection du palais présidentiel et d’intervention contre toute opposition, et faire les coups d’Etat. L’avancée des hommes armés vers Bamako et leur occupation rapide de Diabaté a précipité l’intervention armée de la France (intérêts obliges). Alors, François Hollande expédia ce message à Alger : «Les avions militaires français vont traverser le territoire algérien pour bombarder les nouveaux occupants du nord du Mali.» Le message était bien déguisé en demande d’autorisation de survol du territoire algérien. Ce n’est pas la première fois que des avions militaires étrangers survolent le territoire algérien. Déjà en 1986, une escadrille d’avions militaires britannique a survolé le territoire algérien pour bombarder le palais présidentiel de Kadhafi. Personne, à l’époque, n’a bronché. Encore une fois, un Phantom américain a traversé le territoire algérien d’ouest à est. Les radars algériens avaient détecté cette violation de l’espace aérien algérien, mais aucun ordre n’est venu pour intercepter cet appareil. Cette nouvelle guerre française a été, disons-le, couronnée par une prise d’otages à In Amenas, dans le sud algérien. Une base-vie et un site de production gazier sont tombés entre les mains d’hommes armés venus de Libye. L’intervention rapide des gendarmes qui escortaient l’autocar qui se dirigeait vers l’aéroport, transportant une partie du personnel civil de diverses nationalités, a contrecarré les objectifs du groupe armé qui prévoyait de d’emmener les otages vers un autre lieu. Et ce, 24 heures après que l’aviation française a bloqué la progression des groupes armés islamistes, qui contrôlent le nord du Mali depuis neuf mois, et bombardé pour la première fois leurs positions dans le Nord, à Gao et Kidal, au cœur des territoires occupés. Des positions des groupes armés à Nampula, à une cinquantaine de kilomètres de Diabelli, et un camp d’entraînement à Léré, près de la Mauritanie, ont notamment été visées par des frappes aériennes françaises. La guerre au Mali a bien commencé, la seconde partie du feuilleton de la déstabilisation du Sahel peut commencer. Alors, sachons que malgré les apparences, les revendications faites en diversion ou les imputations inévitables aux islamistes, aux rebelles, aux mercenaires, ou à d’autres zèbres, que c’est bien la France l’instigatrice, à travers ses services et agents, son ambassade, ses nègres et indigènes mercenaires, appuyée par les Etats-Unis, ses alliés européens, ses obligés arabes et asiatiques, et leurs vassaux et marionnettes africains.
Le Mali victime de complot
Le Mali est bel et bien victime d’un complot. Un complot indéniable à l’examen des acteurs et des facteurs, des discours et des actes : les agresseurs du Mali sont d’abord les soi-disant dissidents du MNLA, sortis de la mouvance targuie de l’Azawad, qui revendiquaient de longue date, de l’époque de la guerre d’Algérie, la région du nord du Mali. Cette mouvance a toujours soutenu la révolution algérienne et une base arrière de l’Armée de libération nationale algérienne était installée à Gao, dirigée et commandée par le commandant Abdelkader El Mali (Abdelaziz Bouteflika). Ces dernières années, des événements ont fait surgir des groupes armés, parmi eux Ansar Dine, basé à Kidal, un mouvement apparemment touareg, dont les chefs ont opté pour le mutisme. Les troupes d’Ansar Dine sont évaluées à plus de 2 500 hommes, la plupart parlant français avec un accent parisien, demeurent une énigme sur l’échiquier de cette guerre du Sahel. Son chef Ayad Ag Ghali, 53 ans, ancien musicien du groupe musical Tinariwen, a rejoint la Légion islamique que Kadhafi a fondée durant les années quatre-vingt. Ghali est envoyé par Kadhafi au Liban, il participe à la guerre contre Israël pendant deux années ; il quitte le Liban en 1982 avec les troupes de l’OLP. De retour en Libye, il sera confronté à la guerre entre le Tchad et la Libye. Fin 1988, Ghali retourne au pays et revendique l’autonomie du nord du Mali. Une affaire interne entre Maliens, dit-on à Alger. L’été 1990 sera chaud, Ghali, à la tête de 200 hommes, tous touareg, avec moins d’une dizaine de kalachnikovs, affronte l’armée malienne et conquiert la garnison de Manéka et toute la ville, avant de se diriger vers Kidal et Gao. Un début de conflit interne qui sera réglé le 26 mars 1991, à Tamanrasset, entre les Touareg (Ghali) et le gouvernement de Bamako, un accord qui prévoit la prise en charge du développement du nord du Mali, abandonné par Bamako depuis des années. Les régimes qui se succédaient à Bamako n’ont presque rien appliqué des clauses de l’accord signé à Bamako ; une nouvelle rébellion prend forme en 2006, suivie aussi d’un accord signé à Alger et à Gao. Bamako ne respectera pas, encore une fois, ses engagements. A la suite des événements survenus en Libye, victime d’un complot franco-sioniste, animé par Nicolas Sarkozy, alors président de la République, et Bernard-Henri Levy. La troupe targuie de la Légion islamique, une armée que Kadhafi avait préparée contre l’impérialisme et le sionisme, voyant un conflit interne entre Libyens, quittera la Libye et rejoint le nord du Mali avec armes et bagages, et décide de reconquérir leur territoire, puisque le pouvoir de Bamako n’a jamais respecté ses engagements. Cheikh Ayad Ag Ghali, toujours partisan du dialogue, refuse de donner sa caution et s’oppose à toute confrontation avec l’armée malienne, ce qui pousse les jeunes de la nouvelle génération à créer Ansar Eddine. Ils rejettent la tutelle du Cheikh Ghali tout en se lançant dans une aventure guerrière qui s’est soldée par l’intervention et l’ingérence de la France. Mais la situation se complique avec l’arrivée au nord du Mali de groupes armés : Aqmi, les groupes armés de Mokhtar Laâouer et d’Abou Zeid occupent le nord, enlèvent des gens, achètent les Touareg, épousent leurs filles et font appliquer leur loi. Rappelons qu’en 2002, Cheikh Ayad Ag Ghali est intervenu pour faire libérer 32 touristes enlevés à Djanet, en Algérie. En 2007, Cheikh Ayad en avait assez des groupes armés d’Aqmi, il les chasse et les accule jusqu’à la frontière algérienne, leur infligeant une grande défaite. Les groupes armés prennent la fuite. Mais Cheikh Ayad s’est retrouvé sans aucun soutien logistique pour nettoyer le nord du Mali des groupes armés, ceux qui lui sont restés fidèles sont aujourd’hui âgés et demeurent impuissants devant ces groupes armés qui défilent dans le Sahel, dont le Mujao : un groupe mafieux spécialisé dans le narcotrafic, sous couverture d’islamisme radical. Pour cacher leurs trafics et leur lien avec des puissances étrangères, ils imposent à la population la charia. Ils ont même créé «une police islamiste» qui n’hésite pas à amputer les pauvres citoyens. Exécutions sommaires, lapidations mutilations… Ces mercenaires pullulent dans la région depuis que l’Algérie a refusé l’installation de base US. La Mauritanie demeure la principale base arrière de ces groupes armés, qui ont trouvé des facilitations dans ce pays. Les «émirs» et leaders de ces groupes sont fortement suspectés de travailler pour le Mossad sioniste qui les a recrutés lors des troubles en Tunisie et en Libye. Les services de ce pseudo Etat hébreu se sont installés en Afrique : Mauritanie, Rwanda, Congo, Maroc, Ceuta, Kenya, Sud-Soudan, Nigeria, Niger… Leur but est la déstabilisation des Etats africains et le recours aux forces américaines, histoire de barrer la route aux Asiatiques (Chine et consorts). Le Mossad est derrière la création et le soutien inconditionnellement de plusieurs groupes sous la couverture d’islamistes. Ouvrons une parenthèse : Al-Qaïda, lors de sa création par Cheikh Azzam, un Palestinien, avait pour but de combattre Israël, mais le Mossad a intervenu rapidement et réussi à liquider physiquement Cheikh Azzam qui fut immédiatement remplacé par Oussama Ben Laden. Ce dernier d’origine yéménite, de nationalité Saoudienne, a dévié. Jamais, Al-Qaïda sous Ben Laden n’a commis des attentats contre Israël ou contre ses intérêts dans le monde. Lors de l’attentat historique du 11 septembre 2001, contre le centre commercial de New York, aucun Israélien ne se trouvait ce jour en activité dans ce centre !! Nous laissons les soins aux historiens et chercheurs à découvrir les vrais origines confessionnelles de la famille Ben Laden ; ce nom leur aurait été attribué par les tribus yéménites quand elles ont constaté que cette famille ne suit aucune religion, soit les Beni la dine (les sans aucune religion). Plus tard, quand le royaume de l’Arabie Saoudite fut constitué par les Anglais grâce à Lawrence d’Arabie qui a chassé les Ottomans, les Ben Laden rejoindront les Al-Saoud.
Chassée d’Afghanistan, la France brille en Afrique où elle est restée, selon les coloniaux, «une puissance africaine». Brocardé pour sa nonchalance et pour son impuissance en France, François Hollande retrouve la virilité en Afrique où, coup sur coup, il sauve le soldat Bozizé en Centrafrique et déclare la guerre au Mali, puis frappe en Somalie. Oui, la France est une puissance africaine. Il faut être particulièrement aveugle pour ne pas le voir. Avec cette énième guerre joliment rebaptisée intervention, ce pays confirme cette puissance et du fait des propos réjouis des uns et des autres, à commencer par ce qu’on appelle étrangement «les dirigeants africains», il trouve un justificatif supplémentaire à sa présence sous les tropiques : «Si la France intervient, vous l’accusez d’intervenir et de colonialisme, si elle n’intervient pas, vous l’accusez de ne pas intervenir et d’être indifférent. Que voulez-vous au juste, ingrats ?» Voilà la phrase qui va nous revenir à la figure ces temps-ci. Et nous serons bien obligés de l’encaisser, car nous sommes des lâches et des dominés. Mais ces dominés-là se pensent si beaux et si importants que leur terre ne mérite pas que leur vie lui soit dédiée. Après tout, diront les plus philosophes parmi nous, n’est-ce pas un juste retour des choses ? Quoi, «juste retour des choses ?» Oui, en ce sens que «les Africains avaient fait des guerres mondiales aux côtés des Européens, c’est donc notre tour de les appeler à nous aider ». Misère !!!
Tentative d’entraînement de l’Algérie dans le bourbier Hollande
L’Algérie est profondément impliquée dans ce conflit, bien qu’elle déclare officiellement qu’elle n’interviendrait jamais dans cette guerre en dehors de ses frontières, mais voilà que cette guerre se déclare à l’intérieur du territoire national algérien, à In Amenas. Les commanditaires étrangers ont décidé de frapper le territoire algérien. Le personnel étranger travaillant en Algérie n’ignorait pas les risques à prendre avant de s’y installer, en particulier au sud. Bien entendu, la sécurité de tous est assurée en permanence, mais le risque zéro n’existe pas. Nous déplorons les pertes dans cette mission de sauvetage des otages et de neutralisation des terroristes. Néanmoins, il s’agit d’opération de nos commandos d’élite. Il semble que ces courageux hommes sacrifient leur vie, pour sauver d’autres, n’a pas été du gout des impérialistes. Ce qui semblait faire des «mécontents» à Tokyo, à Londres et à la Maison-Blanche. Nous leur disons, qu’aucune armée au monde n’intervient dans les opérations de prise d’otage sans y enregistrer de pertes. Ceci d’une part, D’autre part, ces pays qui commencent à critiquer l’assaut doivent d’abord se rappeler qu’en 1985, ils avaient tous signé une résolution contre le terrorisme, dont la principale clause est qu’aucune négociation n’est tolérée avec les terroristes, et seul le combat et la lutte pour l’éradication de ce fléau du mal est de mise. L’Algérie a lutté et continue de lutter contre le terrorisme sans aucune assistance ni de ces pays occidentaux ni des pays arabes.
Ibn Khaldoun avec le concours de Mohamed Salikène, président des Forces de solidarité patriotique du Mali