La menace terroriste sur le Maroc se précise
Le démantèlement, au Maroc, d’une nouvelle cellule de recrutement d'Al-Qaïda, samedi, dans le contexte de l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (In Amenas) et de l’intervention française au Mali, a de quoi inquiéter les Marocains, d’autant plus que c’est la cinquième «prise» en quelques mois. Cette cellule travaillait selon un procédé maintenant classique pour recruter des jeunes Marocains en profitant de leur situation sociale détériorée et de leur endoctrinement facilité par les libertés qu'ont les prêcheurs extrémistes à l’ombre d’un gouvernement dominé par les islamistes. Dans un premier temps, l’objectif avoué par les cellules terroristes est d’envoyer tous ces jeunes recrutés vers d’autre pays pour y combattre sous l’étendard d’Al-Qaïda. Une des destinations est justement le Sahel où les groupes terroristes tentent de s’implanter durablement. On sait que des responsables salafistes marocains ont condamné l’intervention française au Mali. De source officielle, une quarantaine de jeunes Marocains ont déjà été enrôlés de cette manière et parmi eux figurent notamment «deux anciens détenus dans la prison américaine de Guantanamo». Mais rien ne dit que ces jeunes fanatisés ne finiront pas par retourner dans leur pays pour y commettre des actes terroristes. Les autorités marocaines parlent de prolifération de ces cellules qui se préparent à l’action dans des conditions créées par les conséquences de l’intervention de l’Otan en Libye, qui se résument en deux facteurs extrêmement graves : circulation des armes et porosité des frontières. Tout cela encourage la constitution des groupes terroristes dont le Maroc a longtemps pensé être à l’abri malgré les coups qu’ils lui ont portés. Le Maroc, qui a autorisé le survol de son territoire par les avions de l'armée française opérant au Mali contre les groupes islamistes armés, n'a pas fait entendre sa voix alors que le pays voisin, l’Algérie, était confronté au danger provoqué par l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine. Cette marque d’inconséquence, loin d’épargner le Maroc, risque, au contraire, de rendre plus difficile sa lutte contre le terrorisme.
Karim Bouali
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