Le chahid
Le meilleur hommage au jeune Mohamed-Lamine Lahmar – qui mérite d’être qualifié de chahid – vient de sa mère : «J'ai perdu mon fils, j'ai gagné l'Algérie.» Le geste courageux de l’agent de sécurité en poste au portail principal lui a valu la vie mais a sauvé celles de centaines de ses collègues de travail et permis d’empêcher le groupe terroriste qui a attaqué, il y a une semaine, le site gazier de Tiguentourine, de réaliser son objectif criminel de faire sauter les installations. En appuyant sans tarder sur le bouton d’une alarme spéciale indiquant qu’il s’agit d’une attaque terroriste, il a alerté les spécialistes qui savaient que, dans cette situation, ils devaient faire arrêter la production de gaz et procéder à une décompression. Sans cette alerte, les terroristes auraient provoqué l’explosion du site et les conséquences auraient été désastreuses en pertes humaines sur des kilomètres à la ronde, sans compter l’impact économique et social sur le pays. C’était ce que ces criminels voulaient faire. Le réflexe de Mohamed-Lamine Lahmar dénote son professionnalisme et son niveau de conscience mais, sans doute, plus que cela, son engagement patriotique, seule explication au courage dont il a fait preuve face à des terroristes lourdement armés et déterminés. Sur les réseaux sociaux, son nom est dans tous les commentaires. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tenu à saluer le geste du gardien de la base qui a évité le pire, Mohamed Amine Lahmar, un enfant du Nord, comme on dit, venu travailler dans le Grand Sud. Marié depuis septembre dernier, le destin a voulu qu’il n’assiste pas à la naissance proche de son premier enfant. Mohamed Amine Lahmar repose dans le cimetière de la ville où il est né, à Mahdia, 40 km de Tiaret. Toute la localité a suivi son enterrement. Ce jeune homme, un héros, mérite la reconnaissance de la nation. Son nom devrait être donné au site gazier de Tiguentourine.
Cherif Brahmi
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