Calme précaire à Ghardaïa
Un calme précaire a régné tout au long de la journée dans la ville de Ghardaïa, secouée la veille par des affrontements entre les Mozabites et les arabophones, a-t-on appris d’une source locale. Les rues étaient relativement désertes au niveau des deux quartiers Hadj Messaoud et Ksar Mélika, qui ont été le théâtre de violences durant la journée de vendredi. Cela n’a pas empêché la police de renforcer en début d’après-midi son dispositif de sécurité afin d’éviter toute reprise des affrontements à la fin du match de l’équipe nationale de football, très suivi dans les cafétérias de la ville. Les services de sécurité maintiennent en détention un jeune résidant du quartier du Ksar Mélika, alors qu’ils ont relâché deux autres en fin de matinée. Le jeune, toujours en garde à vue, a été arrêté par des policiers alors qu’il jetait des pierres sur le commissariat de la ville, situé à proximité du foyer de tension entre les deux communautés. Ces affrontements, qui ont réveillé les atavismes ethniques dans la vallée du Mzab, se sont soldés par huit blessés légers parmi les forces du maintien de l’ordre et six parmi la population. Trois ministres devraient se rendre dans cette wilaya demain dimanche pour inspecter plusieurs projets. Il s’agit du ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, de celui de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia, et du ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. Bien que la programmation de leur déplacement dans la vallée du Mzab date de quelques jours, bien avant ces affrontements, les ministres, surtout celui de l’Intérieur, auront à discuter avec les «sages» des deux communautés pour éviter une tournure dramatique à l’image de celle de 2008. Ces affrontements intercommunautaires ont éclaté suite à la démolition par des mozabites d’un mur de clôture d’une maison construit sur le périmètre de leur cimetière. Mais il faut dire qu’il y avait déjà de l’électricité dans l’air, après les échauffourées qui ont éclaté entre les deux communautés, il y a une semaine, suite à l'agression d'un lycéen mozabite de Bounourra par des arabophones de Sid Abaz. La tension qui règne actuellement entre les deux communautés rappelle les précédents affrontements, à Berriane, en 2008, lesquels se sont soldés par des morts, des blessés et des destructions de biens privés et publics.
Sonia B.
Comment (2)