Le FIS réhabilité ?
La tournure prise par la situation en Egypte et en Tunisie où les islamistes, présentés comme «modérés», ont pris le pouvoir à la faveur d’un «printemps arabe» concocté par les Occidentaux a certainement fini par convaincre ces derniers de ne pas renouveler cette aventure en Algérie. Les islamistes, intégrés au jeu politique légal, déjà en perte de vitesse, comme l’ont montré les résultats des élections législatives et communales auxquelles ils ont participé, ne peuvent plus, de toute évidence, compter sur l’appui des Occidentaux pour être propulsés au pouvoir dans notre pays. C’est ce qui explique la tentative de revenir sur la scène des anciens du FIS, parti dissous depuis près d’une vingtaine d’années par une décision de justice, et eux-mêmes exclus de la politique par la loi à cause de leur responsabilité dans la vague de terrorisme qui a endeuillé tout le pays dans les années 1990. Il se confirme que Ali Benhadj, Guemazi et leurs comparses ont mis en marche une machine médiatique destinée à réhabiliter le FIS. Les prêches religieux dans les mosquées et les interventions dans les journaux, sur les sites d’information qui leur sont favorables ainsi que sur les plateaux de la télévision El Magharibia qui a été créée dans ce but par le fils d’Abassi Madani révèlent la démarche des «durs» de la mouvance islamiste visant à tromper encore une fois les Algériens. Leur arrogance dans le discours, allant y compris jusqu’à prendre position en faveur des terroristes qui ont attaqué le site gazier d’In Amenas, montre à quel point ils cultivent l’illusion qu’ils sont «la» solution. Leur «mission», à caractère providentiel à leurs yeux, serait de sauver le pays ; n'ont-ils pas appelé leur parti intégriste et extrémiste le Front islamique du salut ? (rien que ça !). Ils profitent malheureusement d’une permissivité surprenante et absolument injustifiée qui leur facilite la tâche.
Kamel Moulfi
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