Le mal est fait
Grossière sur les événements qui se déroulent actuellement en Syrie (comme hier en Libye), la désinformation se veut plus subtile s’agissant de l’Algérie. Il faut reconnaître que les médias malveillants, voire hostiles à notre pays, ont la partie facile en l’absence d’une communication institutionnelle efficace. Très souvent en retard sur les faits, obligés de réagir une fois que la fausse information ou la rumeur ont produit leur effet dans l’opinion publique, les institutions et organismes cibles des manipulations médiatiques ne semblent pas avoir saisi toute la dimension stratégique de la bataille de la communication qui ne pardonne ni les lenteurs ni les erreurs. On en a eu deux illustrations ces jours-ci, toutes deux en droite ligne du flot de fausses informations lancées à propos de l’attentat terroriste contre le site gazier de Tiguentourine (Illizi). Ainsi, Associated Press a glissé dans une dépêche transmise les 25 et 26 janvier, une information aux allures de «scoop» reprise immédiatement un peu partout. L’agence de presse américaine a fait dire à notre ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, ce que certains médias voulaient écrire pour discréditer la riposte de l’ANP à l’attaque terroriste. Une petite manipulation consistant à omettre, de façon anodine, un bout de phrase et le tour est joué. L’agence a été obligée de rectifier sa dépêche à la suite de la déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères qui a fait constater qu'en reprenant le ministre, Associated Press «a profondément dénaturé ses propos». L’autre illustration de la désinformation qui vise l’Algérie concerne les contrats avec les sociétés étrangères dans le domaine des hydrocarbures. Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a tenu à démentir lui-même les informations sur des ruptures de contrats qui laissaient croire à l’abandon par des sociétés étrangères de leurs activités sur les sites gaziers et pétroliers dans le sud du pays. Ces deux cas ont fait l’objet de démentis officiels, mais combien d’autres «informations» ont pu passer pour argent comptant ?
Kamel Moulfi
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