John Kerry, Kerry John
En perte de vitesse sur le plan économique et dans les relations internationales, supplantés chaque jour un peu plus par la Chine, les Etats-Unis comptent beaucoup sur le nouveau secrétaire d’Etat, John Kerry, pour redorer leur blason. Dans son discours aux membres du Comité des affaires étrangères du Sénat lors de l’audition pour sa nomination au poste de secrétaire d’État, en remplacement de Mme Clinton, le sénateur démocrate du Massachusetts a montré qu’il était conscient de l’ampleur de la tâche. Il sait sans doute, également, que la plupart des maux qui empoisonnent le monde aujourd’hui ont pour origine la politique américaine dont l’instrument privilégié, pour ne pas dire exclusif, est la force militaire. Il n’y a pas un seul conflit violent – cité par John Kerry parmi les «questions cruciales» – que cette politique n’attise pas au lieu de chercher à le résoudre pacifiquement. Un changement dans la politique américaine à l’égard des autres Etats, en privilégiant la paix et la coopération, amènerait instantanément des solutions radicales aux problèmes qui touchent l’ensemble de la planète, du changement climatique aux guerres meurtrières en passant par la pauvreté, les maladies et le sous-développement. John Kerry estime que «les Etats-Unis ont besoin d’affirmer un nouveau rôle dans le monde». Sera-t-il en mesure de remplacer la politique belliciste qui a longtemps caractérisé son pays et l’a embourbé dans des guerres inutiles, par une politique de paix qui correspond le mieux à ce qu’attendent des Etats-Unis, les autres pays et peuples. Les spécialistes des relations internationales décrivent John Kerry comme étant pragmatique, c’est-à-dire un dirigeant qui n’a pas tendance à réagir de façon émotionnelle aux événements. Ce pragmatisme vaincra-t-il les tendances lourdes de la politique étrangère américaine qui poussent à la continuité et refusent le changement ? On ne tardera pas à le savoir.
Kamel Moulfi
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