Le ministre des AE malien : «L’Algérie a pris des engagements et elle les tient»
Le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, se montre reconnaissant envers l’Algérie qui a consenti d’énormes efforts pour la résolution de la crise malienne. «Nos frontières sont difficiles à sécuriser, très longues et complètement poreuses. L'Algérie a pris des engagements quant au survol de son territoire et à la fermeture de ses frontières, et elle les tient», répond-t-il à une question du magazine français L’Express relative à la posture algérienne en matière de sécurité aux frontières. Le ministre cite, à titre illustratif de cet effort algérien, la capture d’un élément du groupe terroriste Ansar Dine près de cette frontière extrêmement surveillée par l’ANP. Pour lui, sécuriser les frontières de 1 300 km est déjà une tâche titanesque dans une zone aussi difficile que le Sahara. Dans cette interview, Tiéman Coulibaly estime que l’intervention militaire, si elle permet d’éloigner les groupes terroristes des villes et sécuriser l’Etat, ne suffit pas pour régler la crise complexe que traverse le Mali depuis le renversement du président Amadou Toumani Touré, en mars 2012. Ainsi, il considère que la partie la plus difficile n’a pas été encore entamée, à savoir le travail de réconciliation nationale avec les différentes factions du Nord, dont les Touareg. «On sait bien qu'il est plus difficile de construire la paix que de gagner la guerre», soutient-il, affirmant que «la paix demande des concessions, du dialogue et la recréation d'un espoir». Conscient de l’importance du dialogue pour résoudre ce conflit, le ministre malien espère que ce travail sera inscrit dans la durée. «C'est donc un travail plus complexe et plus long. Mais si vous isolez le crime organisé transnational, le grand terrorisme, le trafic de drogue à grande échelle, si vous coupez les liens entre les Andes, les côtes atlantiques de l'Afrique et le nord du Mali, vous pouvez très aisément construire la paix dans notre pays», relève-t-il, en bon connaisseur de la réalité malienne.
Sonia B.
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