Ils aiment le sang
Les plateaux des chaînes satellitaires de télévision, regardées en Algérie, ne désemplissent pas de ces invités, auto-proclamés experts, qui tentent de convaincre que le chaos qui règne en Egypte, en Tunisie et en Libye est une chose tout à fait normale. Confortablement installés dans les capitales occidentales et dans les monarchies du Golfe protégées par les Américains, ils observent de loin les événements et trouvent que le concept de «période de transition» convient parfaitement, à leurs yeux, à cette situation où les morts se comptent chaque jour par dizaines dans ces trois pays. Cela nous rappelle que ce sont les mêmes qui condamnaient l'arrêt du processus électoral en Algérie en janvier 1992 et qui préféraient à cette décision courageusement prise par les autorités algériennes la «période de transition» que traversent les trois pays du «printemps arabe». Force est de constater que dans ces trois pays, l’Etat qui existait avant ce «pseudo-printemps», et était même considéré comme fort, ne contrôle plus rien aujourd’hui. C’est plus qu’une impression, c’est une réalité. L’insécurité qui règne en Libye et les carences du gouvernement central qui n’arrive pas à assurer l’ordre sur le territoire produisent un impact désastreux sur les pays voisins, y compris le nôtre, et sur toute la région. En Tunisie, les milices de «protection de la révolution», formées par des membres du parti islamiste Ennahda, profitent pleinement de la complaisance à leur égard. Le pouvoir tenu par leur parti tolère leurs actes de violence. En Egypte, les Frères musulmans rejetés par une partie non négligeable de la population recourent aux mêmes méthodes que Moubarak pour se maintenir aux commandes du pays. Dernière trouvaille des «experts» : le printemps arabe ne ferait que commencer.
Karim Bouali
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