Un certain 13 février
Les autorités françaises persistent à refuser de dire la vérité concernant les crimes commis par la France coloniale durant sa longue occupation de l’Algérie. La liste est interminable, il suffit de citer ce qui mobilise actuellement l’opinion sur les deux rives de la Méditerranée : les exécutions sommaires d’Algériens suivies de disparition des corps et les conséquences des essais nucléaires réalisés par l’armée française dans le Sahara. C’est un 13 février 1960, il y a exactement, jour pour jour, 52 ans, que la première bombe atomique française a explosé à Reggane, inaugurant l’histoire des essais nucléaires de la France. D’autres essais ont eu lieu en avril 1960, janvier et mai 1961, et même en mars 1963, effectués à In Ekker et Reggane. C’est là que la France avait aménagé des installations expérimentales et scientifiques destinées au perfectionnement de sa bombe atomique. Dans un documentaire consacré à l’occupation française en Algérie, le regretté Azzedine Meddour avait révélé l’utilisation de prisonniers algériens comme cobayes au cours de ces essais. Par la suite, des articles publiés dans la presse en Algérie et en France ont insisté sur les séquelles laissées par ces explosions dans la population environnante, du fait de conditions de protection insuffisantes, ainsi que sur la nature. Dernièrement, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères de l’ancienne puissance coloniale, a poussé l’outrecuidance jusqu’à annoncer que les essais français d’exploration de gaz de schiste se feront dans ce même Sahara algérien, peut-être au même endroit que les essais nucléaires, pourquoi pas ? Il reste à espérer que les générations futures d’Algériens n’auront pas à interpeller cette fois les autorités algériennes sur les conséquences de ces nouveaux essais d’exploration de gaz de schiste.
Kamel Moulfi