Maroc : 28 Sahraouis risquent la peine de mort

Accusés d’avoir été responsables du meurtre de policiers lors du démantèlement des camps sahraouis à Gdim Izik, en 2010, 28 militants sahraouis risquent la peine de mort à l’issue du procès qui est ouvert le 1er février à Rabat. Le parquet marocain a annoncé la couleur en requérant la peine capitale. «Il faut des peines exemplaires à la mesure de la gravité des faits», a demandé le procureur, cité par l’agence marocaine MAP. Ces 28 accusés, militants sahraouis, ont été arrêtés et poursuivis pour la mort de 11 membres des forces de l'ordre après le démantèlement, fin 2010, de ce camp monté par des milliers de Sahraouis, protestant contre leurs conditions de vie. «Constitution de bandes criminelles», «violences sur des forces de l'ordre ayant entraîné la mort avec préméditation» et «mutilation de cadavres» sont les chefs d’inculpation retenus contre eux. La défense a demandé, quant à elle, l’acquittement en raison de l’absence de preuves tangibles de leur implication dans ces meurtres. A l’ouverture du procès, les familles des policiers morts ont appelé à rendre justice sans aucune forme d’instrumentalisation politique de cette affaire. Une instrumentalisation que craignent de nombreuses ONG internationales pour lesquelles la justice marocaine risque d’être influencée par le politique, en raison de l’identité des mis en cause : des Sahraouis proches du Front Polisario qui lutte depuis de longues années pour la libération du Sahara Occidental du joug colonial marocain. En novembre 2010, les services de sécurité marocains étaient intervenus à Gdim Izik, au Sahara Occidental, pour démanteler le campement comptant alors, selon l'ONU, jusqu'à 3 000 tentes. Leur intervention avait dégénéré en violents affrontements puis en une émeute à Laâyoune, la plus grande ville du Sahara Occidental.
S. B.
 

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