Drôle de sondage
Un sondage d’opinion réalisé par un institut international, et dont les résultats ont été rendus publics récemment, montre que les chaînes de télévision les plus suivies en Algérie restent toujours les mêmes : la qatarie Al Jazeera, la saoudienne Al Arabiya, suivies par la chaîne publique française France 24.
Un sondage d’opinion réalisé par un institut international, et dont les résultats ont été rendus publics récemment, montre que les chaînes de télévision les plus suivies en Algérie restent toujours les mêmes : la qatarie Al Jazeera, la saoudienne Al Arabiya, suivies par la chaîne publique française France 24.
Il ne faut peut-être pas se hâter de mettre en cause le professionnalisme de l’institut qui a réalisé ce sondage. Néanmoins, il est évident que de tels résultats ne reflètent nullement l’évolution de la réalité médiatique en Algérie et dans toute la région. Parce que la dépopularisation des chaînes sus-citées est devenue une chose indiscutable. On sait qu’Al Jazeera, a, selon les dernières statistiques, perdu, à elle seule, 60 millions de téléspectateurs en un temps record. Cela est dû à deux facteurs essentiels : l’émergence de nouvelles chaînes satellitaires indépendantes dans de plus en plus de pays arabes, ce qui épargne, a priori, aux téléspectateurs dans chacun de ces pays de suivre ces chaînes des pays du Golfe qui monopolisent la scène médiatique arabe depuis plus d’une décennie, et qui ont réussi à capter des millions de téléspectateurs arabes grâce à ce brin de liberté avec lequel étaient présentés les émissions et les débats houleux. La deuxième raison est que ces chaînes ont perdu de leur crédibilité ces dernières années, et ce, à cause du rôle de fauteurs de troubles qu’elles jouent dans les événements tragiques qu’a connus et connaît toujours la région arabe. Donc, il semble bien étrange qu’Al Jazeera, El Arabiya ou France 24, qui adoptent toutes une même ligne politique soutenant l’insurrection dans le monde arabe ainsi que les mouvements islamistes sanguinaires, se voient ainsi placées en tête du classement des chaînes favorites des Algériens, à un moment où ces derniers n’éprouvent aucune sympathie, du moins publiquement, pour ce que véhiculent ces chaînes ouvertement. Mais si ce classement s’avérait juste, cela signifierait que nous connaissons mal les tendances de la société dans laquelle nous vivons, et, dans ce cas, il serait indispensable de tirer la sonnette d’alarme.
Ghania B.
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