Affaire Sonatrach : Yousfi promet l’inflexibilité envers les coupables
Toute personne impliquée d’une manière ou d’une autre dans le scandale Sonatrach répondra de ses actes devant la justice. Pour Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, rien ne sera toléré. Interrogé en marge du forum d’Echaâb par les journalistes sur les derniers rebondissements dans cette affaire en Italie, le ministre affirme qu’il sera «inflexible» envers les personnes dont l’intégrité est remise en cause par ce scandale aux ramifications internationales. «Nous combattons la corruption avec une plus grande détermination. Des instructions très fermes ont été données aux organismes de Sonatrach de poursuivre toute personne qui agit contre ses intérêts. Nous serons inflexibles dans ce domaine-là.» Selon lui, l’affaire suit son cours. «La justice est en train d'enquêter (…) Nous prendrons les mesures nécessaires quand la justice aura fini son travail et que ces affaires seront confirmées et avérées», a-t-il attesté. Le parquet d'Alger a ordonné, faut-il le souligner, le 10 février, au juge chargé de cet épineux dossier d'enquêter sur une éventuelle corruption liée à des contrats entre le Groupe Sonatrach et le géant énergétique italien Eni, à travers sa filiale Saïpem. Cette décision avait été annoncée à la suite de l'ouverture par le parquet de Milan d'une enquête sur le patron, Paolo Scaroni, pour une affaire de pots-de-vin en Algérie. Selon la presse italienne, M. Scaroni est soupçonné d'avoir participé à au moins une rencontre à Paris destinée à faire obtenir à ENI et à sa filiale Saipem un marché évalué à 11 milliards de dollars avec Sonatrach. Pour ce faire, une commission occulte de 197 millions d'euros aurait été versée par le biais d’un intermédiaire à de hauts responsables algériens dont les noms n’ont pas été encore révélés. «Les faits révélés par les médias italiens sont en relation avec l'information judiciaire déjà ouverte auprès du pôle pénal spécialisé de Sidi M'hamed (Alger) dans le cadre de l'affaire dite Sonatrach 2», avait précisé le parquet d'Alger dans un communiqué rendu public la semaine dernière. Eclatée au grand jour en 2010, l’affaire Sonatrach fait couler beaucoup d’encre aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. La responsabilité de l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, installé actuellement à Washington, n’a toujours pas été déterminée.
Sonia B.
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