Nouveau lycée des mathématiques de Kouba : les professeurs dénoncent un fiasco programmé
Beaucoup d’encre a coulé depuis l’ouverture du nouveau lycée des mathématiques de Kouba, durant cette rentrée scolaire 2012/2013. Ce qui devait être une école pour les génies est en passe de devenir un mouroir pour l’intelligence. Dès le départ, affirment des éducateurs contactés par Algeriepatriotique, ce lycée apparaissait déjà comme un «ballon de baudruche» qui n’allait pas tarder à exploser. «Comment voulez-vous qu’un lycée qu’on confie à une directrice qui a largement prouvé son incompétence ailleurs puisse réussir ?» s’interrogent nos interlocuteurs, qui soulignent que l’actuelle proviseure du nouveau lycée de Kouba a «semé un désordre tel au lycée qu’elle dirigeait auparavant que le nouveau proviseur, appelé à la rescousse d’une wilaya de l’intérieur, n’est à ce jour pas arrivé à remettre l’établissement sur les rails», alors qu’on s’approche déjà de la fin du deuxième trimestre. «Ce lycée des mathématiques est tout simplement une arnaque», dénoncent ces éducateurs qui, avec de nombreux confrères, disent avoir compris que l’échec était évident pour plusieurs raisons : «D’abord, le programme appliqué dans ce lycée est exactement le même que celui en vigueur dans les autres établissements scolaires ; ensuite, les professeurs détachés à ce lycée n’ont aucune qualification supplémentaire qui ferait d’eux des super-profs ; enfin, l’égalitarisme poussé à l’extrême a fait que l’équilibre régional a relégué au second plan le choix sur la base des notes, puisque d’excellents élèves n’ont pas pu rejoindre ce lycée alors qu’ils avaient des moyennes supérieures à d’autres qui y ont été admis», expliquent nos interlocuteurs. Ceci est l’avis des professionnels. Or, ce qui a provoqué la colère des parents d’élèves, ce n’est pas tant la qualité de l’enseignement, mais le cadre de vie médiocre et inadapté qui fait qu’ils disent préférer désormais que leurs enfants rentrent à la maison pour étudier dans leurs wilayas respectives. Le sit-in organisé par les élèves du nouveau lycée technique de Kouba, hier, n’a donné lieu à aucune réaction de la tutelle qui se mure dans un silence de cathédrale. «Ce silence des autorités concernées est tout à fait normal, ironise-t-on, lorsqu’on sait que celles-ci n’en ont fait qu’à leur tête, et que le choix de la directrice et des autres responsables de ce lycée obéissait moins à des critères liés à la compétence et au dévouement qu’aux relations.»
Sarah L.
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