Raouraoua à propos de notre football : «Le malaise est profond»
Le président de la Fédération algérienne de football a fait, aujourd'hui jeudi à Oran, une analyse profonde de la situation du football national. Invité au forum du journal Ouest Tribuneparaissant à Oran, Mohamed Raouraoua a fait un diagnostic exhaustif de la réalité du sport-roi en Algérie, se prêtant aux questions des journalistes et de représentants du mouvement associatif. Tout en affirmant que la FAF est devenue aujourd'hui une grande entreprise, il a reconnu que le football algérien n'est pas encore en adéquation avec le développement que connaît le pays dans tous les domaines déclarant que «le malaise est profond». Abordant le volet formation des cadres, il a signalé que le nombre d'arbitres actuellement ne suffit pas pour couvrir convenablement tous les matchs auxquels se livrent chaque semaine 1 540 clubs affiliés toutes catégories confondues, estimant le déficit en matière d'arbitrage à 4 000 arbitres. A ce propos, il a souligné la nécessité «d'apprendre à gagner et à perdre» se demandant «c'est quoi gagner un titre» et qualifiant de «championnite» le fait de s'attacher uniquement aux résultats. Parlant du «bricolage» qui caractérise la formation des joueurs et des entraîneurs, il a fait remarquer que les méthodes d'entraînement encore adoptées sont dépassées. «On n'a jamais enseigné la tactique aux joueurs», a ajouté le président de la FAF qui a insisté sur la mise en place de mécanismes de formation sur des bases scientifiques, tout en s'étonnant sur le fait que des jeunes s'entraînent sur un quart d'un terrain et que des clubs ne s'entraînent pas et se présentent le jour de la compétition pour de la figuration. D'autre part, il a affirmé que «les clubs n'ont pas les moyens financiers suffisants et que le budget de fonctionnement de certains clubs ne représente que le montant d'un transfert d'un joueur sous d'autres cieux». Le président de la FAF estime, dans ce sens, que les clubs doivent faire preuve d'ingéniosité et de conjuguer les efforts avec les entreprises et les collectivités, appelant les actionnaires à contribuer avec «des capitaux à la mesure des clubs». Raouraoua a, au passage, souligné que la création des SPA dans le cadre du professionnalisme est une «avancée historique», déclarant «être heureux de voir des entreprises arriver et rentrer au capital de tel ou tel club». Auparavant, il avait situé brièvement les bienfaits du professionnalisme rappelant que cette tendance existait depuis une quinzaine d'années. Des clubs professionnels ont reçu des affectations de terrain, à l'image de l'USM Alger, du Paradou AC, de l'ASM Oran et du CA Batna, s'est encore félicité le président de la FAF. Avant d'aborder les préparatifs de phase finale de la CAN U20 qu'abritera l'Algérie au mois de mars prochain, pour lesquels il est satisfait des conditions d’accueil, Raouraoua a rappelé le programme du gouvernement pour l'engazonnement de 200 stades par an, la formation de 3 000 entraîneurs, la construction de centres de préparation et l'organisation de séminaires périodiques au profit des arbitres, entre autres. Sur une question de savoir si l'Algérie se portera candidate pour l'organisation de la CAN-2017, le président de la FAF a affirmé qu'il a été décidé avec le ministre de la Jeunesse et des Sports de présenter un dossier pour la CAN-2019. Enfin, l'organisation de ce forum a été mise à profit pour rendre un hommage à la mémoire du défunt joueur international du MC Oran des années 60 et 70, Fréha Abdelkader.
R. S.
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