Les dessous de Ferhat
Les gesticulations de Ferhat Mehenni, inventé par les fabricants de figurines, ne visent pas à créer une fission en Algérie, contrairement à ce que les animateurs du MAK veulent nous faire croire, mais à cacher une réalité tout autre. La réponse vient d’un sociologue français, Jean-William Lapierre : «L'idéologie jacobine de notre république (française, ndlr), au nom du dogme de l'Etat-nation, a toujours nié la diversité de la population française. Une conséquence, dans un pays où la recherche en science sociale dépend principalement d'un financement public, est que l'étude des relations interethniques n'y a jamais eu une place importante.» Nous croyions Ferhat Mehenni payé pour couper l’Algérie en deux, voilà que nous apprenons que ce que cherche la France officielle, qui lui sert de maquerelle auprès de la très influente communauté juive, c’est avant tout un leurre. Car si en Algérie le MAK joue la carte de l’indépendantisme, en France, les Gascons, les Languedociens, les Ligures, les Roussillonnais, les Roms et tellement d’autres ethnies, ajoutées aux autres groupes provenant d’une immigration récente, peuvent tout aussi se joindre à la démarche du «Kabyle opprimé» d’Algérie, pour revendiquer chacun un territoire. La France, qui peine à garder la Corse dans son giron et qui a maille à partir avec les Basques dans son Sud-ouest, serait alors saucissonnée. D’aucuns pourraient se dire que nous sommes tombés dans le radotage. Mais, dans ce cas, pourquoi les autorités françaises, qui accueillent chez elles un Algérien (il l’est toujours, contrairement à ce qu’il laisse entendre) qui appelle à séparer la Kabylie du reste du pays, interdisent-elles, conformément à la loi, la collecte des informations fondées sur l'ethnie ? Par esprit d’égalité ? Difficile d’y croire, quand on sait l’immense écart qui place les Français de «souche» en haut de l’échelle sociale et maintient les autres dans les bas-fonds des banlieues, volcan endormi, circuit en série qui n’attend que l’étincelle pour déflagrer.
M. Aït Amara
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