Laïque, l’Occident ?
La nouvelle de la démission du pape Benoît XVI a fait le tour du monde. Les plus grands groupes de communication se trouvant dans l’hémisphère nord de la planète, tous les peuples de toutes les religions ont eu droit à un matraquage médiatique phénoménal sur cette annonce d’abdication faite le 11 février dernier par le monarque temporel de l’Etat du Vatican. Réputé laïque, l’Occident industrialisé, développé, a fait de la séparation entre la religion et l’Etat son cheval de bataille, et œuvre par tous les moyens à imposer cette doctrine au reste du monde, c’est-à-dire à toutes les nations qui se situent en dehors de cette partie du monde dite civilisée. Pourtant, cette propagande religieuse démontre qu’au contraire, ce même Occident est plus que jamais attaché à l’Eglise et que toutes les actions entreprises par ses dirigeants sont sous-tendues par une arrière-pensée ecclésiastique, sacrée. On se rappelle, lors de l’intervention militaire américaine en Irak et en Afghanistan, le geste de la Trinité effectué par le président George W. Bush, marquant ainsi du sceau de la religiosité la guerre déclarée à deux pays musulmans, sous couvert de lutte antiterroriste et de renversement du régime oppresseur de Baghdad. Moins visible, mais néanmoins obéissant au même principe, l’influence de l’Eglise sur la politique dans les pays occidentaux se traduit aussi par l’omniprésence du clergé dans des événements sociétaux à forte connotation politique. Il en va ainsi des mariages princiers dans les monarchies européennes et des enterrements de personnalités politiques de haut rang et artistiques et littéraires de grande renommée, où les cérémonies funéraires sont accompagnées de la célébration d'une eucharistie éclairée à coup de flash et retransmise en boucle par les chaînes de télévision où la laïcité s’estompe derrière le culte chrétien. Cela se vérifiera dans trois jours.
M. Aït Amara
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