Bara : «Le milieu carcéral favorise la propagation de l’extrémisme»
Le milieu carcéral favorise la propagation de formules et dérives entraînant les jeunes vers l'extrémisme violent à partir d'une vision ou d'une interprétation fausse du message religieux, a indiqué, aujourd’hui mercredi à Alger, Kamel Rezag Bara, conseiller à la présidence de la République. «C'est dans les milieux pénitentiaires que nous avons observé l'extension de formules et dérives qui entraînent un certain nombre de jeunes vers l'extrémisme violent à partir d'une vision ou d'une interprétation fausse du message religieux», a déclaré à la presse M. Bara, en marge de l'atelier technique régional pour les pays de l'Afrique du Nord et la région du Sahel sur le «désengagement et la réhabilitation des extrémistes violents». Cette rencontre est organisée par le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) conjointement avec l'Institut interrégional de recherche des Nations unies sur la criminalité et la justice (UNICRI). M. Bara a relevé, en outre, que les questions de prévention contre le terrorisme posent une série de problématiques nécessitant des réponses claires à même de faire face à ce phénomène qui fait dériver un certain nombre de personnes, particulièrement les jeunes, vers l'extrémisme religieux. «La dérive vers la violence terroriste à fondement confessionnel passe par une série d'étapes où les personnes ou groupes visés sont ciblés sur la base de la faiblesse de leur défense immunitaire face au message de l'extrémisme et du fondamentalisme», a-t-il dit. «Elle passe aussi par un discours de mépris de la vie humaine et des principes universels, ainsi que par la glorification de la force, de la violence et de la brutalité», a-t-il ajouté. M. Bara a affirmé, dans ce contexte, que l'Algérie «a initié, depuis un certain temps, plusieurs programmes pour faire face à la menace terroriste», citant, à cet effet, la mise en place de politiques de réconciliation nationale ayant permis notamment la libération de prisonniers impliqués dans le terrorisme et qui «n'ont pas repris les armes», a-t-il précisé. Il a souligné que le forum global de lutte contre le terrorisme, dont l'Algérie est membre fondateur, «met en place les meilleures pratiques de prévention et de lutte contre le terrorisme en dehors des questions purement sécuritaires et opérationnelles». M. Bara a rappelé, par la même occasion, qu'un groupe de travail de ce forum a adopté un document traitant de l'extrémisme violent qui sera étudié lors de l'atelier technique, indiquant que parmi les mesures indiquées pour lutter contre le terrorisme, figure celle de «contrer les dérives de certaines fausses interprétations fondées sur des considérations plus idéologiques que religieuses». L'atelier technique de deux jours s'inscrit dans le contexte de la lutte antiterroriste transnationale, en l'occurrence la réhabilitation et la réinsertion des terroristes extrémistes prisonniers dans les Etats d'Afrique du Nord et du Sahel. La rencontre, dont les travaux se poursuivent à huis clos, se veut une opportunité de réaffirmer la volonté des pays africains à faire face au fléau du terrorisme transnational en tant que menace à la stabilité et de la sécurité internationales.
R. N.
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