Le MSP convaincu d’un quatrième mandat pour Bouteflika
Pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Bouguerra Soltani, le retard dans la mise en œuvre de la révision constitutionnelle est un «signe clair» de la volonté du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un quatrième mandat. «Il sera le prochain président», a déclaré le président du mouvement, en désignant d’un doigt le portrait du chef de l’Etat accroché derrière lui. Soltani, qui quittera son poste en mai prochain, considère que parler de la présidentielle de 2014 sans évoquer la révision constitutionnelle et le nécessaire retour à la limitation du nombre de mandats présidentiels n’a pas de sens. «Si la Constitution n'est pas révisée, il sera le prochain président», a-t-il insisté lors d’une conférence de presse animée ce matin à Alger. Le chef du MSP se dit convaincu qu’«à moins qu'il le décide, personne ne le bougera de sa place». Pour lui, la principale modification doit être une «limitation du nombre de mandats et le remplacement du système présidentiel par un régime parlementaire». Autrement dit, refermer la brèche ouverte en novembre 2008 lorsque Bouteflika a trituré la Constitution pour rester à la tête de l’Etat en supprimant la délimitation du nombre de mandats. Avant cette modification, décriée par de nombreuses formations politiques, le nombre de mandats présidentiels était limité à deux. En avril 2011, dans le sillage des révoltes arabes, le président Bouteflika s’était engagé à réformer la Constitution pour consacrer plus de libertés et de démocratie. Mais, au fond, cette révision vise à revenir à la limitation des mandats. Le MSP, qui était un allié inconditionnel du chef de l’Etat depuis 1999, a décidé de suivre la dynamique de l’Internationale islamiste qui s’est emparée du pouvoir en Tunisie, en Libye et en Egypte, en basculant dans l’opposition. Sans pour autant réussir son coup. Sa sortie de l’Alliance présidentielle n’a pas pu booster sa cote de popularité qui se trouve actuellement au plus bas niveau.
Sonia B.
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