L’imam de la sainte mosquée Al-Aqsa d’El-Qods : «Ali Benhadj est un kharidjite maléfique»
Le célèbre imam de la grande mosquée Al-Aqsa d’El-Qods, Salah-Eddine Ibn Ibrahim Abou Arfa, connu pour son éloquence inégalée, mais aussi pour sa grande audace intellectuelle, s’en est pris à l’ex-numéro deux du FIS dissous, Ali Benhadj, en s’employant à démonter, méthodiquement, toutes les pseudo-fetwas que le trublion islamiste algérien avait publiées en 2010, sous forme de manuel, sur les questions liées à la légitimation du pouvoir.
Dans une de ses halqât (cercles de discussion) très suivies par le public et diffusée sur une vidéo de plus d’une heure, Cheikh Salah-Eddine, citant donc Ali Benhadj, comme représentant d’une firqa (parti) et donc d’emblée «n’œuvrant pas pour l’unité des musulmans», récuse tous les arguments avancés par «ce garçon kharidjite» pour justifier, du point de vue religieux, l’hostilité des oulémas contre les gouvernants «jugés despotiques» et le devoir d’appeler à la révolte.
Selon Benhadj, «les prêcheurs de palais et les oulémas maléfiques – »lui-même en est un », dit Cheikh Salah-Eddine – prétendent que tous ceux qui se révoltent contre un gouvernant despote sont considérés comme des kharidjites, ce qui est une chose grave». Il considère que «cela revient à criminaliser certains compagnons (du Prophète QSSL) et de grands disciples» (entendre les disciples de ces mêmes compagnons). Cheikh Salah lui reproche d’en référer à des faits anecdotiques, à des cas marginaux dans l’histoire de l’islam, mais de ne jamais citer le moindre texte coranique ou des hadiths pour argumenter son propos. Dans son auscultation, l’imam d’El-Qods relève des falsifications et des contradictions en série : celle notamment où Benhadj cite Ibn Hanbal, Ibn Messaoud ou Ibn Abbas, comme des partisans d’«al khurûdj» (dissidence) pour les hommes de religion, alors que dans leurs fetwas, d’après Salah-Eddine, ces derniers l’ont explicitement «prohibée» et la considéraient comme une «fitna» (discorde).
Un seul cas, celui de Saïd Ibn Jubayr, dont Cheikh Salah dit qu’il est loin d’être «un saint». Le prêcheur va plus loin, en faisant sienne une citation d’une autre référence, un imam ascétique, Al Fadhil Ibn A’yâdh, disant : «Plutôt soixante ans de tyrannie que le chaos d’une année.» Il explique que le chaos est ce que «nous a promis Abassi Madani en Algérie et ce qui s’est passé en Libye». A tous ces «semeurs de discorde», il reproche de suivre la pensée d’un grand «Dajjâl», nommé Youssef Al-Qardhaoui. (Voir lien de la vidéo ci-dessous).
R. Mahmoudi
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