Un général français : «L’Algérie a apporté la seule réponse crédible face à l’attaque d’In Amenas»
«Nul doute que les dirigeants algériens ont assumé avec beaucoup de courage politique et de pragmatisme la prise d'otages d'In Amenas, en ne cédant pas aux pressions de la communauté internationale. Ils ont apporté la seule réponse crédible face à une attaque suicidaire. Car, ne nous méprenons pas, le commando djihadiste qui a lancé cette attaque savait parfaitement qu'il n'avait aucune chance d'en revenir, compte tenu de la doctrine algérienne face à ce type d'action», écrit le général français Henri Poncet, dans une tribune publiée dans la revue Marianne. Revenant sur la position de l’Algérie par rapport à la guerre en Libye, cet officier de haut rang qui a commandé les forces françaises en Côte d’Ivoire s’est dit convaincu que «l'Algérie avait de bonnes raisons de laisser la France assumer seule les conséquences de la guerre contre le régime du colonel Kadhafi qu'elle avait estimées désastreuses pour toute la bande sahélienne». Selon lui, l’intervention militaire au Mali, les événements récents et toujours actuels du printemps arabe (Tunisie, Libye, Egypte) et le conflit israélo-palestinien «démontrent chaque jour que nos intérêts prioritaires en termes de sécurité restent la Méditerranée». Le général Poncet estime que «pour cet espace qui a besoin de sécurité et aussi de prospérité», l'Algérie et la France doivent travailler ensemble : «Il est enfin temps d'établir des rapports qui s'inscrivent dans une vision stratégique partagée et dans un partenariat gagnant-gagnant.» «Les deux pays ont une part déterminante à prendre dans ce futur proche, en bousculant l'ordre actuel, en faisant en sorte que la Méditerranée cesse d'être une frontière pour le moins hostile entre deux mondes», souligne ce général de corps d’armée natif d’Algérie. «L'Algérie est devenue notre meilleur allié. N'attendons plus, par peur que la guerre des mémoires ne reprenne de plus belle, pour avancer ensemble. L'histoire vient de nous en donner l'opportunité en nous désignant un ennemi commun», prône Henri Poncet, en parlant du terrorisme islamiste.
Karim Bouali
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