Comment Chavez a sauvé le pétrole algérien des griffes de Khelil
«A 16h25, aujourd’hui 5 mars, est mort notre commandant président Hugo Chavez Frias après avoir combattu avec acharnement une maladie depuis près de deux ans.» Tout ce que la planète compte comme gens honnêtes est plongé dans une grande tristesse depuis que cette information a été donnée à la télévision vénézuélienne. En Algérie, pays lointain géographiquement, Chavez était déjà légendaire de son vivant. Les Algériens savent que c’est grâce à son intervention que la loi de Chakib Khelil sur les hydrocarbures fut pratiquement annulée alors qu’elle allait permettre – à l’instigation des Américains et de leurs alliés chez nous – le bradage de Sonatrach. Depuis, Chavez s’est fait de nombreux amis dans le secteur des hydrocarbures et plus largement dans le peuple algérien. Mais c’est d’abord dans sa région, l’Amérique latine, que Chavez a redonné espoir aux peuples. Sous sa direction, le Venezuela, un pays relativement petit de l'Amérique divisée, a réussi à empêcher le blocus américain contre Cuba de produire son effet destructeur dans un contexte (disparition de l’URSS) où l’île de la Liberté était pratiquement isolée et vulnérable. Le Venezuela a été solidaire des autres pays des Antilles, de l'Amérique du Centre et du Sud, et n’a pas succombé aux tentations égoïstes de ne s’occuper que de ses grands projets économiques et sociaux. Les ennemis de Chavez ont commencé à jubiler. Malade, ils lui avaient réservé, comme à leur habitude, un traitement irrespectueux en parlant de son état de santé, une question pourtant délicate et sensible, souhaitant presqu’ouvertement sa mort, alors qu’Hugo Chavez livrait sa bataille avec beaucoup de foi, s’accrochant à la vie et à l’amour de son peuple. Les ennemis de Chavez, et ennemis des peuples, en fait, espèrent que sa disparition mettra fin à la voie que ce pays s’est tracé librement. Le processus de libération engagé par Chavez au Venezuela n’est pas lié à sa personne. Le peuple vénézuélien, comme ceux des autres pays de l’Amérique latine, n’a jamais cessé de lutter pour la justice et la dignité. C’est ce qui explique la popularité de Chavez prouvée par la marée humaine qui avait envahi les rues pour lui souhaiter la bienvenue, le 18 février dernier, à son retour de Cuba où il était soigné. Dans toute la région, les gens honnêtes avaient manifesté leur admiration au leader vénézuélien pour son courage et son dévouement face à tous les défis. Dans un de ses derniers messages, à l’occasion de la Journée de la dignité nationale (le 4 février), il appelait ses compatriotes à préserver l'unité «afin d'empêcher que l'empire (comme il appelait les Etats-Unis) et ses laquais parviennent à leurs fins de nous diviser». Les Vénézuéliens et leurs forces militaires, réputées pour leur moral très élevé et leur loyauté, sauront, sans aucun doute, poursuivre la construction d’un Etat fort et juste dans un pays définitivement libéré de l’emprise des Etats-Unis, seule garantie, pour le peuple, de vivre dans la paix et la dignité.
Kamel Moulfi
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