Mort supposée d’Abou Zeid et Belmokhtar : des spécialistes penchent pour deux hypothèses
La visite «surprise» du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, au Nord-Mali, où il s’est rendu sur le terrain des opérations, intervient à un moment où des informations contradictoires circulent sur la mort de deux principaux chefs d’Al-Qaïda, Abou Zeid et Belmokhtar. Plusieurs hypothèses sont émises s’agissant de cette «prise» que ni la France ni l’Algérie ne corroborent, malgré la persistance du président tchadien, Idriss Déby, à en confirmer la véracité. En fait, relèvent plusieurs sources sécuritaires à Algeriepatriotique et dont les informations se recoupent, les déclarations du président français qui avait, dans un premier temps, appelé à la prudence avant d’annoncer que «des chefs auraient été tués» dans l’Adrar des Iforas», peuvent signifier qu’Abou Zeid et Belmokhtar ont effectivement été abattus. Néanmoins, Paris et Ndjamena sont d'accord pour ne pas révéler l’information de manière officielle maintenant, le but étant la préservation des otages français. Une exécution de ces derniers serait fatale pour François Hollande. Les contradictions sur la mort des deux chefs d’Aqmi est donc «une affaire de communication» dont l’objectif est de gérer les réactions intempestives possibles à caractère d'attentats spectaculaires des terroristes ou d'assassinat des otages français qui sont toujours entre les mains des groupes terroristes armés dans plusieurs pays d’Afrique. Nos sources s’appuient sur une déclaration récente du président Déby, selon laquelle «les preuves seront apportées en temps opportun et dans le respect du rite musulman». D’un autre côté, le fait qu’Idriss Déby ait annoncé – en tant que président du Tchad – la mort d'Abou Zeid indique que cela pourrait être vrai et que les autorités tchadiennes détiendraient la preuve de ce qu’elles avancent ; sans quoi, cela paraîtrait irresponsable de la part d'un chef d’Etat. Une information avait couru dès l'annonce du président tchadien selon laquelle un corps avait été retrouvé étêté et il fallait s’adresser à l’Algérie pour effectuer des tests ADN et des prélèvements auprès des proches de ces terroristes abattus au Mali. «Tout ceci, précisent nos sources, nous amène à retenir une variante probable : soit les corps ont été déchiquetés par les frappes aériennes de l'aviation française, soit un des corps, celui d'Abou Zeid, a eu la tête tranchée et emportée comme trophée par les troupes tchadiennes constituées des tribus guerrières, particulièrement les Toubous.» Dans une première analyse publiée par Algeriepatriotique dès le lancement de l’opération militaire française au Mali, il avait été souligné que les troupes tchadiennes allaient constituer le fer de lance de cette équipée appuyée par les forces aériennes françaises. Cela s’est confirmé. Reste à savoir combien de Maliens et Tchadiens ont péri dans les combats.
Karim Bouali
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